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Le pré-dialogue inter-tchadien encore au point mort

14 mars 2022

Les pourparlers entre le gouvernement tchadien et les groupes politico-militaires sont encore repoussés de 72 heures. Des groupes rebelles s'opposent au plan du gouvernement.

Les rebelles du Fact, le Front pour l'alternance et la concorde, à Zigueye, dans le nord du Tchad, en avril 2021
Les rebelles du Fact, le Front pour l'alternance et la concorde, à Zigueye, dans le nord du Tchad, en avril 2021Image : Chadian Army/AFP

Les pourparlers entre le gouvernement du Tchad et les groupes rebelles ont été suspendus pour 72 heures après avoir commencé dimanche [13.03.22] à Doha, au Qatar.

Certains d'entre eux, notamment le →Fact, le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, considéré comme l'un des principaux participants, ont boycotté la cérémonie d'ouverture sur fond de mésentente avec le plan de réorganisation du processus proposé par le gouvernement. 

(Re) lire aussi →Tchad : report du pré-dialogue prévu à Doha au Qatar 

Les raisons qui freinent le processus

Le pré-dialogue inter-tchadiens dont le Qatar est le pays hôte piétine pour différentes raisons.

Logistiques, d'abord, car en février dernier, il était difficile de rassembler tous les intervenants à Doha à cause notamment de problèmes de manque de passeports pour certains. 

Ensuite, vient la date du 13 mars, ce dimanche donc, où s'impose la question de la mésentente entre le gouvernement qui propose à ce que tous les groupes rebelles soient représentés, laquelle proposition est rejetée par le Fact, le Front pour l'alternance et la concorde.

(Re) lire aussi →  Le dialogue national menacé au Tchad

Mahamat Mahdi Ali, leader du Fact, en interview

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Ce dernier boycotte la cérémonie d'ouverture du processus du pré-dialogue, mais, apparemment, il y a d'autres sujets qui fâchent, selon Mahamat Mahdi Ali, le leader du Fact: "A l'ouverture, toutes les délégations, que ce soit le pays hôte, la junte, les pays voisins, les institutions internationales prenaient la parole, sauf les politico-militaires."

"Donc, nous nous sommes dit que nous nous pouvions pas accepter d'être menés comme des moutons de panurge, et c'est pouruoi nous sommes sortis", ajoute le leader du Fact. Ecoutez la lversion longue de son interview à la DW ci-contre.

Mahamat Idriss Déby, président de la transition au TchadImage : Brahim Adji/Tchad Presidential Palace/AFP

La démission de Goukouni Weddeye resurgit

A Doha, différentes questions ne cessent de refaire surface. Le fait par exemple, que l’ancien président Goukouni Weddeye ait été débarqué du poste de président du comité technique spécial chargé de l’organisation de ce pré-dialogue.

Néné Ehemir Torna, président de l'alliance des démocrates résistants (A.D.R), souligne que l'ex-président a été "écarté sans qu'on sache exactement [pourquoi, s'il a démissionné], puisqu'on ne sait pas exactement les circonstances de son éloignement, bien que le ministre des Affaires étangères maintenant qui préside la nouvelle commission, a laissé entendre que c'était simplement la mission de Goukouni qui était arrivée à son terme".

(Re) lire aussi → Les rebelles tchadiens posent leurs conditions à une participation au dialogue national

Malgré le fait que le gouvernement souhaite que toutes les parties prenantes soient représentées, plusieurs d'entre eux ne sont pas à Doha, ce qui, pour Evariste Ngarlem Toldé, un analyste politique tchadien, constituera toujours un point de blocage. 

Evariste Ngarlem Toldé rappelle que "de nombreux chefs rebelles n'ont pas pris part [aux discussions]. Je voudrais parler du chef rebelle de la Renaissance qui est en prison à Bangui".

Selon lui, "il y a beaucoup de choses qui ont été mal élaborées. On voudrait que ceux qui font la réunion s'entendent avec ceux qui opèrent sur le terrain".

Il est prévu que le dialogue inter-tchadien s’ouvre à N'djamena le 10 mai prochain.