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Le président Kaboré affirme qu'on l'empêche de travailler

Dirke Köpp | Fréjus Quenum
21 février 2019

Roch Marc Christian Kaboré fait un lien entre la chute de Blaise Compaoré et le déchaînement du péril djihadiste dont le but serait de l'empêcher de travailler. Il parle aussi de la lenteur du soutien promis au G5 Sahel.

Präsident von Burkina Faso: Roch Marc Christian Kaboré
Image : DW/M. Schetter

Roch Marc Christian Kaboré : "Nous avons mis le gouvernement en place le 12 janvier et le 15, le premier attentat est survenu avec plus de 30 morts"

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Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, était reçu ce jeudi (21.02.) à Berlin par la chancelière Angela Merkel et le président Frank-Walter Steinmeier. Une visite dont l'objectif est surtout de nouer une coopération dans le domaine de la sécurité.

Le Burkina Faso est en effet devenu la principale cible des djihadistes qui s'en prennent à l'armée et font fermer des écoles dans le nord du pays. Le président du Burkina Faso est depuis le 5 février 2019, président en exercice du G5 Sahel.

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Image : DW/M. Schetter

En marge de cette visite, dans une interview à la DW, Roch Marc Christian Kaboré a expliqué sa stratégie. "Nous devons en même temps combattre le terrorisme, tout en assurant l'aguerrissement de nos soldats", estime-t-il. Le président burkinabé revient ensuite sur le Régiment de sécurité présidentielle, le RSP, dissout dans la foulée de la chute de l'ex-président Blaise Compaoré. "On en parle beaucoup, mais l'expérience montre que c'était un tigre en papier", affirme le président qui souligne que ce régiment ne pourrait se substituer à une armée dont la charge est de défendre le territoire et mener une guerre contre le terrorisme.

"Des liens entre terroristes et Compaoré"

Pour le président Kaboré, le Burkina Faso a commencé à souffrir du terrorisme notamment dès la chute de l'ex-président qui avait fait "un deal" avec les djihadistes : "c'est un fait établi", assure-t-il au micro de la DW. "Nous avons mis le gouvernement en place le 12 janvier, et le 15 nous avions un attentat", s'étonne-t-il. "On veut nous empêcher de travailler".

 

Image : Gran Horizonte Media/D. Schwartz

Réouverture des écoles

Dans le Nord du pays, des centaines d'écoles ont dû fermer suite à des actes de harcèlement des terroristes. "Plus de 100 mille élèves ne vont pas à l'école", déplore le président burkinabé qui promet une réouverture des classes d'ici "un trimestre".

Pour cela, des instructions fermes auraient été données aux forces de défense et de sécurité du Burkina Faso pour garantir la sécurité des élèves et de leurs enseignants. "Ce sera un des signes de succès de notre action sur le terrain vis-à-vis de la lutte contre le terrorisme", assure le président.

Or il est arrivé que certains soldats burkinabè fuient vers d'autres destinations pour se mettre à l'abri des attaques terroristes. "Dieu merci, ce genre de situations n'est pas répétitive" dit Roch Marc Christian Kaboré qui indique que l'armée prendrait désormais l'initiative sur les djihadistes.

 

Image : Reuters/O. Hoslet

Encore un an d'attente

Ce 23 février, cela fait un an que les donateurs, lors d'une conférence à Bruxelles, ont annoncé une aide de 414 millions d'euros pour aider le groupe des cinq à asseoir leur stratégie de défense. Pourtant, les annonces faites peinent à se concrétiser.

"Par exemple, nous devions avoir des moyens de transport blindés pour les troupes et après 1 an, c'est maintenant qu'on nous a dit que ça ne sera disponible que dans 1 an. Ca pose un problème pratique parce que pour l'instant, le terroriste lui n'attend pas que vous soyiez équipés pour commencer le combat" explique le président Kaboré.

Enfin, le président burkinabé soutient que des efforts sont faits pour lutter contre la corruption et qu'il n'y aurait là, aucun empêchement justifiant la lenteur de la livraison par les partenaires, de l'aide promise au G5 Sahel.

Vous pouvez écouter l'interview en cliquant sur l'image principale de cet article.

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