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Le Premier ministre malien à Kidal

23 mars 2018

Cette visite de Soumeylou Boubèye Maïga et de huit autres membres du gouvernement est une première depuis quatre ans. Les populations attendant beaucoup de ce déplacement.

Mali - Soumeylou Boubèye Maïga
Image : picture alliance/dpa/F. Alvarado

C'est dans une région hostile au pouvoir de Bamako que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, accompagné de huit de ses ministres, a entamé une tournée dans le nord et le centre du pays. Il était jeudi (22.03) à Tessalit, dans le Nord-Est, et il est arrivé ce vendredi matin à Kidal, bastion de l'ex-rébellion dans le nord. C'est sa première visite dans cette région depuis près de quatre ans. Une visite que la population espère suivie d'actes concrets de la part de l'Etat. 

Pour mémoire, en octobre 2016, la présence pour la rentrée des classes du gouverneur de Kidal lors d'une cérémonie avec levée du drapeau malien avait donné le signe d'un début du retour de l'Etat dans cette zone. Mais depuis, plus rien. Alors ce vendredi, jour de prière, les populations sont sorties nombreuses pour accueillir le Premier ministre malien, selon le témoignage d'Assadeck, transporteur de son état à Kidal.

Pour lui, le retour de l'administration dans cette région donnera un coup d'accélérateur à la relance des activités économiques. "Ça s'est bien passé, il est venu, les gens l'ont bien accueilli. C'est une bonne chose si l'administration revient et je vois aussi que la population commence à retourner peu à peu", raconte-t-il. Ça nous encourage au moins."

Pas d'administration depuis six ans

La première étape de la visite du Premier ministre malien était à Tessalit, dans le nord-est, près de la frontière algérienne, où il a passé la nuit avant de se rendre dans la ville symbolique de Kidal. L'administration malienne est absente dans cette ville depuis environ six ans. 

La conséquence est non seulement que les services sociaux de base sont défaillants, voire inexistants, mais par ailleurs, l'Etat malien ne contrôle plus cette région où la situation sécuritaire est laissée entre les mains de bandes armées.

La situation sécuritaire dans la région est toujours préoccupante.Image : Fabien Offner/AFP/Getty Images

Dans ce contexte, la député Aïcha Maîga, fille de Kidal, fonde beaucoup d'espoir dans cette visite du Premier ministre. "Je pense que c'est une bonne chose", estime-t-elle. "C'est l'espoir du retour de la paix parce que même le gouvernement, s'il n'y a pas de paix, c'est difficile pour lui de revenir. C'est une visite attendue. D'autant plus que cela fait six ans qu'onn 'a pas vu l'autorité étatique ici."

La sécurité reste encore très précaire dans cette région. Jeudi, une attaque contre le camp de la Minusma et de la force française "Barkhane" à Kidal a fait cinq blessés légers parmi les militaires français ainsi que des dégâts matériels.

La principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaida, formée en 2017 et dirigée par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly, a revendiqué cette attaque. 

L'enjeu principal pour le gouvernement malien reste donc le redéploiement de son administration dans la région de Kidal, toujours sous contrôle des bandes armées.

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