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climatEmirats arabes unis

Le président de la COP 28 accusé de mélange des genres

Marco Wolter | Avec agences
28 novembre 2023

Sultan Al Jaber, également directeur d’une compagnie pétrolière, aurait profité de sa fonction de président de la COP 28 pour faire avancer ses affaires.

Sultan Al Jaber
A Bonn, en juin, Sultan Al Jaber a qualifié la réduction des énergies fossiles d'"inévitable" Image : Sascha Schuermann/Getty Images

Pour comprendre l’éventuel conflit d’intérêt, il faut s’intéresser aux différentes fonctions de Sultan Al Jaber. D’un côté, il est directeur de la compagnie nationale des hydrocarbures d’Abu Dhabi, l’Adnoc. De l’autre, il est au conseil d’administration de Masdar, qui est la société nationale des énergies renouvelables.

C’est d’ailleurs cette double expertise, entre expérience dans les énergies fossiles mais aussi renouvelables, qui est mise en avant par ceux qui défendent sa nomination au poste de président de la COP 28.

Les autres voient en lui un cheval de Troie du pétrole à la COP.

Et c’est cette seconde lecture qui est aujourd’hui appuyée par la BBC et le Centre for Climate Reporting, un collectif de journalistes d’investigation spécialisés dans les questions climatiques.

"Les gens qui m'accusent de conflit d'intérêt ne connaissent pas mon parcours", a dit Sultan Al Jaber lors d'un rare entretien avec l'AFP.Image : REUTERS

Fuite de briefings internes  

Le CCR avait déjà enquêté sur les coulisses de la nomination de Sultan Al Jaber et du travail de relations publiques pour soigner son image face aux critiques.

Cette fois, le collectif dit avoir reçu des documents par un lanceur d’alerte. Ces documents, dont la COP 28 conteste l’authenticité, seraient des briefings internes remis a Sultan Al Jaber, en vue de préparer des réunions avec des responsables de gouvernements étrangers, en amont de la COP 28.

Prenons par exemple la fiche que Sultan Al Jaber aurait reçu de son équipe avant sa rencontre avec Marina Silva, la ministre brésilienne de l’Environnement. On lui suggère de parler d’investissements de l’Adnoc - sa compagnie pétrolière - au Brésil et d’obtenir des entretiens avec les ministres brésiliens compétents.

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Dans un autre briefing destiné à une réunion avec la Chine, Sultan Al Jaber est censé parler d’opportunités de collaboration entre l’Adnoc et Pékin dans le secteur gazier au Mozambique, au Canada et en Australie.   

Un autre document propose de dire à un ministre colombien que l'Adnoc est prête à aider la Colombie à développer ses ressources fossiles. 

Etre un homme du gaz et du pétrole est son défaut, disent les centaines d'ONG et de parlementaires américains et européens qui ont appelé à sa démission d'Adnoc ou de la COP28Image : Marcus Brandt/dpa/picture alliance

Démentis ou silences

Le même genre de fiches, poussant les intérêts de l’Adnoc, mais aussi de la société Masdar, pour le renouvelable, auraient été préparées pour des dizaines de rencontres, dont également une réunion avec l’Allemagne, la France ou encore le Kenya.

D’après la BBC, l’équipe émiratie aurait fait valoir que "les réunions privées sont privées".

La dimension commerciale de ces discussions a par ailleurs été contestée par plusieurs pays, expliquent le média britannique et le collectif de journalistes. D’autres pays contactés n’ont pas répondu ou affirmé qu'aucune réunion n'avait eu lieu.

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