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Le printemps arabe arrive en Ethiopie

Yann Durand27 mai 2011

Le 28 mai 1991, Meles Zenawi prenait le pouvoir en Ethiopie. Chaque année, on fête sa victoire sur la dictature militaire de Mengistu. 20 ans après pourtant, c'est Meles Zenawi que les Ethiopiens veulent chasser.

Meles ZenawiImage : AP

Le printemps arabe fait des émules et la jeunesse éthiopienne, fatiguée de la répression politique, de la chèreté de la vie et du chômage organise la contestation. Les appels à la révolution se font de plus en plus pressants. De l'intérieur et de l'extérieur du pays.

"Beka" en Amharique signifie "Assez" dans le sens de "ca suffit!" C'est le nom du mouvement d'opposition au régime éthiopien qui s'est développé sur Internet avec le soutien de la diaspora. "[...]il est temps de mettre fin aux souffrances qui durent maintenant depuis 20 ans sous le régime dictatorial." affirme Demelasch Likun, la présidente de l'antenne allemande de l'organisation. Elle est convaincue que le contexte actuel est propice à la contestation: "A mon avis, c'est le bon moment pour une révolution en Ethiopie, car l'intérêt de la communauté internationale pour l'Afrique est actuellement plus important que jamais."

Manifestations en Ethiopie, 2005Image : AP

Et pour cause! Depuis que les mouvements de protestations orchestrés par des jeunes en Tunisie et en Egypte sont parvenus à faire tomber leur dictateur, le monde est à l'écoute de telles initiatives.

Beaucoup d'activités subversives dans le pays

Ainsi, le 28 mai, une vague de protestation doit avoir lieu pour exhorter le président Zenawi à quitter le pouvoir. Et ce, exactement 20 ans après son accession à la tête de l'Etat. L'appel devrait être suivi si l'on en croit Lulit Mesfin qui coordonne le mouvement Beka à l'échelle internationale. Pour des raisons de sécurité la jeune femme n'est pas en mesure de préciser leur nature mais "il y a beaucoup d'activités subversives dans le pays", révèle-t-elle. "Lorsque le gouvernement l'apprend, il tente de les freiner en procédant à des arrestations, en torturant, en tuant. Malgré sa clandestinité, le mouvement au sein du pays est en contact régulier avec l'organisation internationale de "Beka".

Soldat éthiopiens, 2000Image : AP

Tensions accrues dans la sous-région

Cela fait cinq ans que les Ethiopien disent "ça suffit". Depuis les législatives contestées de 2005 qui ont vu le gouvernement l'emporter et ont donné lieu à un bain de sang. Aujourd'hui plus de 370 politiciens de haut rang sont détenus sans que l'on sache où ils se trouvent. En outre la tension s'accentue entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Zenawi menace d'ailleurs d'augmenter fortement le budget de l'armement. Tout indique donc une instabilité accrue dans la région. Mais contrairement à l'Egypte ou à la Libye, le mouvement démocratique éthiopien ne peut pas, lui, compter sur l'appui inconditionnel de la communauté internationale: Le régime d'Addis Abeba fait figure de rempart face à la terreur islamiste en provenance de Somalie.

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