Après avoir démissionné le 14 février dernier de la présidence de la République, Jacob Zuma est de nouveau sur le devant de la scène, du moins devant les tribunaux : en effet, il est accusé d'avoir reçu un pot de vin d'environ 280.000 euros dans une affaire de vente d'armes qui remonte à la fin des années 1990.

Peu après le début de l'audience au tribunal de Durban, celle-ci été levée."Aujourd'hui, l'affaire est reportée au 8 juin à titre provisoire pour que le deuxième accusé puisse se présenter et pour que l'ancien président ait la possibilité de faire appel de la décision du parquet de poursuivre", a déclaré Luvuyo Mfaku, le porte-parole du Parquet.

Mis en cause depuis 2003 dans ce dossier, Zuma a toujours réussi à échapper à la justice. Par deux fois, le parquet sud-africain a engagé des poursuites contre lui, avant de les annuler. Mais cette fois la justice semble décidé à aller jusqu'au bout.

Les supporters de Zuma devant le tribunal

Tyrone Maseko juriste de profession, pense que la défense va chercher des voix de recours afin d'annuler la décision du procureur de poursuivre Jacob Zuma pour corruption. "Au vu des indications de la défense concernant les recours qu'elle entend utiliser, il semble qu'ils ont l'intention de faire appel de la décision du procureur général Shaun Abraham. Mais si cela ne marche pas, ils conservent aussi la possibilité de réclamer l'annulation de la procédure", analyse Tyrone Maseko.

Malgré ses 75 ans, Jacob Zuma est apparu très détendu à la sortie du tribunal de Durban, dans son fief du KwaZulu-Natal, entourés de nombreux partisans venus très tôt ce matin le soutenir. Il a même pris le micro pour haranguer ses supporters en chantant. Tout autour, un impressionnant dispositif sécuritaire avait été dressé pour éviter les heurts.