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Le protocole de Kyoto, dix ans après

Sandrine Blanchard11 décembre 2007

La conférence internationale sur le réchauffement climatique a célébré, à Bali, les dix ans du protocole de Kyoto. Mais malgré le gros gâteau et les dix bougies, l’ambiance n’était pas vraiment à la fête.

A Moscou comme ailleurs, les émissions de gaz à effet de serre sont l'ennemi n°1 du climat.
Image : AP

Le protocole de Kyoto est en fait un additif à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il est aussi le protocole le plus ambitieux jamais décrété en matière de protection du climat. Son objectif était de revoir totalement la politique énergétique internationale, afin d’assurer une gestion pérenne des ressources naturelles et de remédier aux affres de l’industrialisation à tous crins.

Image : picture alliance / dpa

Depuis 1997, 176 états ont ratifié ce texte, qui astreint les pays industrialisés à réduire de plus de 5%, d’ici 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. Or, cette année, les experts du GIEC ont rendu leur rapport sur le réchauffement, qui sonne comme un coup de semonce pour les états du monde : hormis l’Union européenne, les pays industrialisés n’ont pas réduit leurs émissions depuis Kyoto. Par ailleurs, les Etats-Unis, qui sont encore les plus gros pollueurs de la planète, ont toujours refusé de ratifier le protocole. Autre problème de taille : les pays émergents, comme l’Inde ou la Chine, qui est en passe de supplanter les Etats-Unis avec ses émissions galopantes de gaz à effet de serre. Une situation qui peut donc être résumée ainsi: d’une part, les objectifs fixés il y a dix ans sont désormais jugés insuffisants par les scientifiques et d’autre part, ces objectifs sont encore bien loin d’être atteints.

Image : AP

Quid, donc, de l’après 2012 ? Les pays réunis à Bali se sont donné pour objectif de trouver un accord, d’ici vendredi, sur les modalités futures de la lutte contre l’effet de serre, le cadre de ces ambitions, le calendrier, et la date butoir des négociations à venir. Yvo de Boer, le secrétaire exécutif de la Convention internationale sur les changements climatiques de l’ONU, veut continuer à y croire. Il a ainsi rappelé à Bali que les nouveaux engagements se devaient d’être « globaux ». Pour lui, il s’agit de réaffirmer une volonté de poursuivre la lutte environnementale au-delà des échéances prévues par Kyoto. Une ambition qui déjà trouve un bémol face au front de refus mené par les Etats-Unis : le Japon, le Canada, l’Australie et la Russie se joignent à Washington pour s’opposer à tout chiffrage des objectifs à venir.