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Le Sénégal impressionne la presse allemande

Hugo Flotat-Talon
29 juin 2018

Malgré l'élimination du Sénégal en Coupe du monde de football, la presse allemande a multiplié les louanges envers l'équipe ouest-africaine cette semaine. Guerre au Soudan et "printemps africain" sont aussi au sommaire.

Russland WM 2018 Polen gegen Senegal
Image : Reuters/G. Dukor

Un ballon, des joueurs qui courent derrière, des gens qui hurlent en tribune. On aime ou on n'aime pas le football, mais il donne en tous cas une belle image du continent à l'international cette semaine. Avec la Süddeutsche déjà, qui titre enthousiaste sur son site mercredi : "Des supporters montrent ce qu'est le sport". Il est question des supporters sénégalais, qui ont fait le buzz sur Internet "en ramassant les ordures dans le stade après le match avec des Japonais".

Impact fort sur l'image du pays

Un journaliste anglais interviewé parle d'"éthique, de code moral, de fair-play". "Ils ont réussi à attirer l'attention", dit-il. "De là à dire que cela changera les habitudes du quotidien, peut-être pas", selon-lui, "mais les images des médias sociaux peuvent avoir un impact fort sur l'image d'un pays à l'étranger", explique-t-il.

Moussa Wague pendant le match contre le Japon.Image : Reuters/C.-G. Rawlins

Une image positive coté terrain aussi. Certes les Sénégalais sont éliminés mais ils ont laissé dans la presse cette semaine une bien meilleure image que les Allemands. "Une équipe africaine pleine d'espoir", écrit la Tageszeitung.

La Frankfürter Allgemeine nous emmène à Saly, dans l'une des plus "célèbres écoles de foot africaines". On parle de ces jeunes qui se forment au sport tout en allant à l'école, en passant devant les tee-shirts de leurs ainés qui jouent à l'international. "Un exemple pour tout le continent", dit le journal qui parle encore d'une équipe sénégalaise en Russie "impressionnante offensivement et par sa discipline sur le terrain". Les Lions de la Teranga ne seront pas en huitièmes, mais ils auront au moins permis de donner une image positive et joyeuse du continent cette semaine. C'est déjà beaucoup et ils peuvent en être fiers !

 

Une véritable paix pour le Soudan ?

Omar Al-Bashir, Salva Kiir et Riek Machar à Khartoum le lundi 25 juin. Image : Reuters/M. Nureldin Abdallah

Dans les journaux aussi, des sujets moins joyeux. Avec la guerre au Soudan dont il était question cette semaine après l'annonce du cessez-le-feu entre le Soudan et le Soudan du Sud. "La volonté de faire la paix est mis en doute", écrit la Neue Zürcher Zeitung depuis Dakar. "La guerre entre le Soudan et le Sud du Soudan a commencé en 2013, après la séparation des deux Etats en 2011, et elle a fait des dizaines de milliers de morts", écrit le journal. La Taz ou la Frankfürter Rundschau rappellent d'ailleurs que de nombreux Soudanais tentent de fuir la guerre et de rejoindre l'Europe.

"Salva Kir dit qu'il ne décevra pas, c'est évident puisque personne ne croit à la paix", écrit le journaliste de la Neue Zürcher Zeitung. Il compare le président à Jospeh Kabila en RDC. "Il n'a pas de raison de mettre fin au chaos, comme ça il pourra repousser les élections prévues".  Pour lui, le seul point pour lequel les deux parties se mettent d'accord est lié à la coopération à venir sur la question du pétrole. "Là Kihr et Bashir sont dans le même bateau. En revanche, ils n'ont que faire de la paix, des élections ou de l'humanitaire", conclut-il.

 

Un "printemps africain"

Une salle de classe à Nairobi. Image : DW/E. d. Vries

Et puis un débat cette semaine ... Comment faire que l'Afrique aille mieux ? Débat vaste mais qu'a lancé die Zeit en Allemagne en invitant quatre connaisseurs du continent à discuter. Professeur, journaliste ou politiques, allemands ayant vécu en Afrique ou africains vivant en Allemagne.  

Une très longue discussion, un peu dépressive au départ, quand tous listent les problèmes du continent. Mais tous conviennent qu'il "y a des ressources", et ont des idées. "Il faut changer le système d'aide au développement, cibler davantage des petits projets, par communautés, pour être sûr d'où va l'argent", dit un interviewé.

Image : DW/S. Lutxeque

Un autre parle de l'image de l'Afrique à changer, pour attirer des investisseurs. "Et puis il faut croire en nous, tout ne viendra pas d'en haut", dit encore un autre. "Croire que c'est possible, nous battre contre les mauvaises politiques chez nous. Il nous faut un printemps africain en fait", conclut-il.

Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_
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