Le spectre d'une flotille humanitaire
30 mai 2011Le 31 mai 201, l’armée israélienne interpelait en eaux internationales un convoi naval, le Mavi Marmara. Il faisait route vers Gaza pour dénoncer l’embargo imposé par l’état hebreux sur cette enclave palestinienne. L’assaut avait fait une cinquaine de blessés et 9 morts de nationalité turque.
Les organisateurs de la flottille humanitaire qui s’étaient rendus l'an dernier à Gaza ne désarment pas. Un an après l’assaut meurtrier de l'armée israélienne, ces militants pro-palestiniens repartiront dans un mois, de nouveau pour Gaza pour dénoncer le blocus imposé par Israël. Le nombre de bateaux et de participants sera plus important qu’il y a un an : 15 bateaux au total, 1500 passagers, une centaine de pays représentés. Le but pour ces militants est de briser l’embargo et de livrer des matériaux de constructions, des médicaments ou encore des fournitures scolaires.
Du coté israélien, on parle d’une nouvelle provocation et d’une action inutile de la part de ces activistes pro-palestiniens. Le gouvernement israélien appelle a ce que l’on empêche cette flottille de prendre le départ.
Gel diplomatique
Un an après l’attaque, la tension reste donc de mise notamment entre Israël et la Turquie. Car l'an dernier, c’est un bateau turc qui a été attaqué et 9 citoyens turcs qui ont trouvé la mort. A l’époque, le tollé a été international pour condamner une attaque disproportionnée de l’armée israélienne face à un convoi humanitaire.
Depuis un an, les relations entre Ankara et Tel Aviv sont donc gelées. L’ambassadeur turc a été rappelé après l’assaut et il n’a toujours pas réintégré ses fonctions. Ankara reste ferme sur les conditions d’un éventuel dégel de ses relations avec Israël : le gouvernement turc exige des excuses officielles et des compensations financières pour les victimes. Or en un an, il n’a pas obtenu satisfaction.
Blocus illégal
En pratique, Israël a mené une enquête sur cet assaut, qui s’est conclu par le blanchiment de ses soldats. En parallèle, la commission des droits de l’homme de l’ONU a elle aussi rendu un rapport, qui est en revanche très critique envers l’action de l’armée israélienne lors de cet assaut. Ce rapport qualifie aussi le blocus sur Gaza d’illégal.
Rien ne va plus donc entre Ankara et Tel Aviv qui ont pourtant été des alliés stratégiques par le passé. La Turquie a été le premier pays musulman à reconnaitre l'état d’Israël. Les deux pays sont par ailleurs liés par des accords militaires et c’est Ankara qui a mené une série de négociations entre La Syrie et Israël. Le temps de cette alliance stratégique est donc révolu. Rares sont les observateurs qui osent prédire une sortie de crise a court terme.
Auteur : Delphine Nerbollier
Edition : Jean-Michel Bos