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Le sud de Madagascar confronté à la faim

Priscat Rakotomalala
21 septembre 2022

Dans le sud de l’île, quasiment aucune précipitation n’a été enregistrée depuis le passage du cyclone Batsirai, en février. Ce qui entraine une grave situation de pénurie alimentaire.

BG Madagaskar Trockenheit
Dans un rapport publié le 16.092022, l'ONG Oxfam estime que la faim aiguë a augmenté dans les dix pays les plus exposés aux risques climatiques. Parmi ces pays, Madagascar.Image : Priscat Rakotomalala/DW

La population du sud de Madagascar est impuissante face à la sècheresse. Les champs qui s’étalaient à perte de vue ne sont aujourd’hui qu’un terrain craquelé, une terre aride. 

La dernière récolte a été un désastre pour les villageois. Les rares stocks alimentaires conservés sous les toits sont depuis longtemps épuisés. Les agriculteurs baissent les bras, les femmes crient au désespoir. Un sentiment d’égarement profond se vit dans les villages. Depuis le passage du cyclone Batsirai en février dernier, plus une goutte de pluie. 

"La sécheresse est dure. Il n'y a pas de pluie. Sur deux pompes, une seule marche. Pour pourvoir acheter un bidon d'eau, il nous faut travailler. Un bidon d'eau coûte 0,13 euros. Même nos enfants ne vont plus à l'école. Ils ont faim. D'habitude nous faisons cuire cinq gobelets de riz par jour", a déploré Priscat Vohangy, une villageoise.

En raison de la sécheresse, de nombreuses sources d'eau se sont taries. Beaucoup d'entre elles se sont également asséchées en raison de leur trop grande utilisation.Image : Priscat Rakotomalala/DW

Le désarroi des habitants est évident

Pour Priscat Vohangy, "aujourd'hui, ce n'est plus possible, on se contente de faire cuire deux gobelets de bouillie de riz. Nous avons besoin d'autres pompes. Nos cultures ont besoin d'eau ! Notre tête est fatiguée de porter des bidons d'eau. Nous sommes fatiguées. Il faut nous aider, nous sommes fatiguées".

Si auparavant les hommes passaient la plupart du temps dans les champs, aujourd’hui, ils restent au village.  

Il n’y a pas grande chose à faire, sauf attendre la pluie pour essayer de retourner à la terre et cultiver par la suite. Tant bien que mal, les femmes essaient de vendre dans les villages voisins les restes des récoltes, ou encore elles vont du côté des pêcheurs pour acheter et revendre pour pouvoir remplir le bidon d’eau. 

Des kilomètres sont effectués ainsi chaque jour par ces femmes forcées de devenir cheffe de famille, occupées par la recherche de quoi nourrir leur famille.

À Madagascar, les enfants sont les plus vulnérables face à la sécheresse. Certains ne vont plus à l'école.Image : Priscat Rakotomalala/DW

Les plus vulnérables sont les enfants

Les enfants abandonnent l’école par manque de fournitures scolaires mais aussi du fait de la malnutrition.

"Ces cas d’enfants malnutris sont nombreux : En effet, plusieurs enfants sont touchés par la malnutrition dans différentes communautés villageoises. Par faute de moyens, les parents les soignent à la maison et c'est seulement quand c’est grave qu'ils viennent à l’hôpital", a constaté le médécin Marason du centre de santé de base de la  commune de Tsianisiha.

"Les parents donnent juste de l'aspirine pour faire descendre la température. Mais nous, ici, au centre de santé de base, nous allons dans les villages pour voir la santé de la mère et de l'enfant", aprécisé Dr. Marason.

Les changements climatiques apportent son lot de désespérance aux des communautés villageoises.

Loin des villes, la période de soudure est difficile. Seule la venue de la pluie permettrait de pouvoir cultiver et de reprendre ainsi une vie normale. 

 

 

 

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