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Le Zimbabwe prêt à tourner la page Mugabe

Colombus Mavhunga | Anne Le Touzé
27 juillet 2018

Les Zimbabwéens s'apprêtent à vivre les premières élections libres depuis le départ de Robert Mugabe en novembre 2017. La Zanu-PF espère conserver le pouvoir, tandis que le MDC voit une chance historique d'y accéder.

Pour la première fois depuis 38 ans, ce n'est pas le visage de Robert Mugabe qui orne les affiches de la Zanu-PF
Pour la première fois depuis 38 ans, ce n'est pas le visage de Robert Mugabe qui orne les affiches de la Zanu-PFImage : picture-alliance/AP Photo

Jusqu'à samedi (28 juillet), les partis politiques sillonnent le pays pour convaincre les électeurs de voter pour eux.

La campagne s'est déroulée dans un climat apaisé, contrastant avec les précédentes élections. 

Emmerson Mnangagwa, le successeur de Robert Mugabe, a besoin de légitimer son pouvoirImage : picture-alliance/S.Jusa

Contrairement à leurs prédécesseurs, le président Emmerson Mnangagwa, candidat de la Zanu-PF au pouvoir, et son principal rival Nelson Chamisa, du Mouvement pour le Changement démocratique (MDC), ont évité les attaques personnelles l'un envers l'autre.

Tous deux se disent prêts à assumer les plus hautes fonctions de l'État. Emmerson Mnangagwa, lors d'un meeting électoral:

"Nous gagnerons cette élection dans les urnes. Une victoire éclatante de la Zanu-PF est en route. La victoire est certaine. Nous attendons tous de la célébrer le 30 juillet."

Le chef de l'opposition pense pour sa part que c'est avec lui et aucun autre que les Zimbabwéens tourneront définitivement la page Mugabe :

"Le peuple veut que nous mettions fin à la dictature, à la pauvreté, à la tyrannie et au désespoir. Il veut que nous venions à bout des problèmes auxquels il a fait face ces 38 dernières années. Nous avons fait de notre mieux pour faire campagne et vous devriez savoir que notre victoire est certaine."

L'opposition craint des fraudes

Le ton est tout de même monté cette semaine : mercredi, Nelson Chamisa a accusé la commission électorale du Zimbabwe de vouloir truquer les élections au profit de la Zanu-PF, toutcomme au temps de Mugabe.

Nelson Chamisa compte bien détrôner la Zanu-PF du pouvoirImage : picture-alliance/T.Mukwazhi

Alexander Rusero, professeur en journalisme et en politique internationale au Collège polytechnique de Harare, pense néanmoins que la crédibilité des élections est assurée. Et c'est, selon lui, particulièrement important pour le parti au pouvoir:

"La Zanu-PF essaie de se légitimer parce que sa légitimité est contestable vu la manière dont Robert Mugabe a été évincé. Emmerson Mnangagwa a désespérément besoin de reconnaissance, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il a un besoin impérieux de dire qu'il gouverne en fonction des préoccupations du peuple, avec le consentement de l'électorat. Donc cette élection est tout aussi importante pour la Zanu-PF parce qu'elle va mettre un point final à l'épisode sombre de novembre."

5,6 millions d'électeurs pourront déposer leur bulletin dans l'urne lundi. Les résultats ne sont pas attendus avant le samedi 4 août.

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