L'Egypte, un "élément stabilisateur" dans la région?
2 mars 2017La Süddeutsche Zeitung rappelle qu’avant même sa visite au Caire, Angela Merkel a qualifié l’Egypte "d’élément stabilisateur", dans une région en crise. C’est vrai si l’on se penche sur d’autres pays comme l’Irak, la Syrie, le Yémen ou la Libye, qui sont tout sauf stables ! Mais la Süddeutsche évoque un "silence de cimetière" en Egypte, une répression politique massive et l'emploi de la torture. Un état policier qui emprisonne des milliers de personnes, sans procès et dans des conditions horribles. Aujourd’hui la situation est pire que sous Hosni Moubarak ! ", assure le quotidien de Munich…Le président actuel al Sissi a seulement réussi à reconstruire ce Mur de la Peur démoli à l'époque par les manifestants de la place Tahrir. L’économie est exsangue, son effondrement total n’a pu être évité que grâce à des crédits d’urgence de la communauté internationale et à une dévaluation massive de la monnaie nationale. Le taux d’inflation dépasse les 30%. La population croît de deux millions d’habitants par an, et à part de contestables méga-projets, le gouvernement ignore comment susciter une croissance durable et des emplois.
La priorité du régime dominé par les militaires est donc de trouver des aides financières. Il espère que Berlin sera coopératif et financera des mesures pour stopper l’émigration vers l’Allemagne et l’Europe. Mais, souligne la Süddeutsche, ce n’est que si l’Egypte devait réaliser de sérieux progrès vers la démocratie et respecter les droits de l’Homme que Berlin pourrait commencer à réfléchir à une telle coopération sur le dossier migratoire! "
Le dossier syrien continue d’occuper les éditorialistes
Sous le titre "Crimes de guerre", la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne que "l’une des batailles de la guerre en Syrie se joue actuellement à Genève, au siège des Nations unies. Comme lors des initiatives diplomatiques précédentes sur la Syrie, les parties en conflit campent sur leurs positions. Lors de contacts indirects, les belligérants s’accusent mutuellement de crimes de guerre. Ce que du reste une Commission d’enquête internationale a confirmé: à savoir que des crimes de guerre ont été commis de toute part…D’un côté des raids aériens ciblés du régime et de ses alliés sur des zones civiles, sur un convoi humanitaire à Alep et l’usage de gaz de combat, de l’autre les attaques meurtrières des groupes rebelles sur des quartiers entièrement habités par des civils… La crédibilité des belligérants serait plus forte s’ils renonçaient à de telles actions et se concentraient sur des objectifs militaires. Au lieu de cela, déplore le journal de Francfort, dans cette guerre d’usure, ce sont les civils qui, partout, sont les premières victimes…"