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Le parlement tunisien divisé après les élections

Mohamed Haddad
8 octobre 2019

Le parti Ennahda arrive en tête mais les nouveaux acteurs politiques rendront difficile la composition d'une coalition.

Tunesien wählt neues Parlament
Le taux de participation s'élève à 41,3%. Il était de 68% de 2014.Image : picture-alliance/dpa/K. Nasraoui

Le Tunisiens se rendaient aux urnes pour les législatives ce dimanche six octobre 2019. Le parti islamiste Ennahda semble en tête des résultats, avec 40 sièges sur 217, contre 33 à 35 pour le parti de Nabil Karoui, le candidat à la présidentielle incarcéré. 

Les résultats préliminaires sont attendus mercredi. La participation n'a atteint que 41,3%. Le parti arrivé en tête aura deux mois pour trouver une majorité au Parlement et former un gouvernement.

Parlement affaibli 

Le prochain Parlement sera le parent pauvre de la deuxième République même s'il est le pouvoir originel selon la Constitution. Il a beaucoup perdu en crédibilité.

"Est-ce que réellement on a donné à ce système toutes ses chances ?", interroge aujourd'hui Lamine Benghazi d'Al Bawsala, une ONG qui suit le travail parlementaire. "Est-ce qu'on a donné à ce mécanisme, ce qu'on appelle de l'autre côté de l'atlantique de Checks and balances, de Cour constitutionnelle, d'instance indépendante, est-ce qu'on a donné tous les moyens à ce Parlement pour mener sa mission et toutes ses prérogatives ?"

Le Parlement n'a que 0,09 % du budget de l'Etat, une goutte d'eau. Cela n'aide pas à assoir son rôle dans le pays. "Je pense que la commission du consensus et le processus de prise de décision centralisé qui dévalorise le travail des députés en commission est l'une des raisons du désenchantement de plusieurs députés vis-à-vis du travail législatif", tranche Lamine Benghazi d'Al Bawsala. 

Nouveau entrants 

Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, aurait 33 à 35 siègesImage : AFP/F. Belaid

Quoi qu'il en soit, de nombreux nouveaux arrivants devraient faire leur entrée au Parlement. C'est le cas du parti Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, candidat au second tour de la présidentielle toujours en prison pour blanchiment d'argent.

Le mouvement Karama de l'avocat islamiste populiste Seifeddine Makhlouf fait aussi partie des nouveaux venus. Il compte parmi ses têtes de listes Imed Dghij, ancien cadre d'un groupe violent proche des islamistes, qui avait écopé de trois mois de prison en 2014. 

Négocations difficiles à venir 

Quelque soit le gagnant, il lui sera difficile de rassembler une majorité. Les négociations gouvernementales à venir pourraient durer plusieurs semaines. Certains évoquent même déjà le rsique de devoir organiser de nouvelles élections en cas d'échec des négociations.

La population elle attend des réponses aux défis du quotidien : une inflation continue, un chômage élevé et des services publics ne répondant plus aux attentes.