Les Bulgares en ont marre
25 juillet 2013Depuis 40 jours, des milliers de manifestants descendent dans les rues de Sofia - la capitale - et dans d'autres grandes villes du pays. Cette deuxième vague de protestations vient après des épisodes tragiques et sans précédents dans l'histoire actuelle de la Bulgarie. Depuis le début de l'année, le pays a connu une vague d'immolations par le feu, inédite. Sept personnes ont tenté de se suicider de cette façon; trois d'entre elles avaient des revendications politiques.
Aux origines de la crise
La crise actuelle a commencé après la nomination d'un jeune député, Delyan Peevski, à la tête de l'Agence nationale de sécurité - une agence de contre-espionnage qui vient de voir ses pouvoirs élargis dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée. La nomination de ce député, qui lui-même est un oligarque soupçonné d'avoir des liens avec la criminalité organisée, a scandalisé la société civile.
Malgré l'échec de cette nomination, les manifestants exigent le départ de “toute la classe politique infiltrée par les anciens réseaux communistes qui, avant de lâcher le pouvoir, se sont empressés de s'approprier les joyaux de l'économie bulgare”. Mardi dernier, environ 2.000 manifestants avaient bloqué une trentaine de députés et trois ministres au Parlement, à l'issue d'une réunion de commissions sur une révision du budget. La police est intervenue. Bilan : une dizaine de blessés, dont trois policiers.
Réveil tardif mais résolu
Ce jeudi, après le siège de la nuit dernière, le Parlement a repris son travail sous les échos de centaines de manifestants qui scandent “Mafia” et “Démission !”. Selon la Commission européenne « les manifestations en Bulgarie montrent une fois de plus les préoccupations majeures de la société bulgare concernant la situation de l'Etat de droit ».
C'est un réveil tardif mais résolu de la société civile, décidée à continuer les protestations jusqu'à la démission du gouvernement actuel et à l'organisation d'élections anticipées.