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Les Burkinabè partagés entre méfiance et indifférence

Richard Tiéné
25 janvier 2022

Le coup de force étant acté, certains Burkinabè s’impatientent de voir les nouveaux maitres du pays à l’œuvre. Le Burkina est confronté à une crise sécuritaire depuis des années.

Des militaires en uniforme ont annoncé lundi 25.01.2022 à la télévision publique avoir pris le pouvoir au Burkina Faso et chassé le président Marc Roch Christian Kaboré.
Des militaires en uniforme ont annoncé lundi 25.01.2022 à la télévision publique avoir pris le pouvoir au Burkina Faso et chassé le président Marc Roch Christian Kaboré.Image : Radio Télévision du Burkina/AFP

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration conduit par le Lieutenant-Colonel Paul Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré.

Les meneurs du coup d’Etat reprochent à Roch Marc Christian Kaboré son incapacité manifeste à unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation sécuritaire.

Méfiance ou indifférence face aux militaires

Quelques scènes de liesse populaire ont été constatées à Ouagadougou. Mais la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration est accueillie avec sobriété par les Burkinabè.

Méfiance ou indifférence face à une déclaration signée par le leader du MPSR Paul Damiba et lue sur les antennes de la télévision nationale par le capitaine Kader Ouédraogo ?

"Une décision prise dans le seul but de permettre à notre pays de se remettre sur le bon chemin et de rassembler toutes ses forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, son redressement et sa souveraineté", a justifié la junte dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Certains Burkinabè de Ouagadougou sont descendus dans les rues de la capitale pour célébrer cette prise de pouvoir par les militaires. Image : OLYMPIA DE MAISMONT/AFP/Getty Images

Deux années après sa réélection au premier tour pour un second quinquennat, Roch Marc Christian Kaboré est renversé par des militaires sans effusion de sang, précisent les militaires.

À Ouagadougou, certains militants du Mouvement du peuple pour le progrès, désormais ex parti majoritaire et des citoyens lambda disent être favorables au putsch.

"J’ai voté pour le MPP. Je ne regrette pas mon choix. Ce qui nous a été dit dans le programme on voit aujourd’hui que ce n’est pas ce qui a été réalisé. 80% des Burkinabè en avaient marre donc on peut dire que c’est un coup d’État salutaire", a déclaré un partisan de l’ex-majorité parlementaire.

"Les gens étaient fatigués. Les restrictions de libertés étaient trop. On a essayé avec le régime déchu. Cela n’a pas marché. On va essayer avec eux. Tout le temps ce sont des putschs. Au Burkina Faso personne n’aime cela. On aime la paix et on veut avancer. On attend d’eux quelque chose de nouveau, quelque chose qui va faire avancer le pays", a souhaité un autre citoyen burkinabè.

Les priorités du MPSR

Elles sont nombreuses estime l’analyste politique Aziz Dabo.

"C’est de travailler à sécuriser le territoire national ; rétablir l’ordre ; créer les conditions favorables à une réconciliation nationale véritable. Nous n’avons pas besoin aujourd’hui de chasse aux sorcières. Nous n’avons pas besoin de créer un climat qui va nous désunir", a énuméré l’analyste politique.

Le MPSR s’engage à proposer dans un délai raisonnable après consultation des forces vives de la nation, un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel accepté de tous.

 

 

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