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Les Centrafricains entre espoir et scepticisme

Anne Le Touzé24 juillet 2014

Le Forum de Brazzaville pour la paix en RCA a débouché mercredi soir sur la signature d’un accord de cessation des hostilités entre la Seleka et les milices Anti-balaka. Mais quelles sont les chances de cet accord ?

Catherine Samba-Panza et Denis Sassou Nguesso à Brazzaville
Catherine Samba-Panza et Denis Sassou Nguesso à BrazzavilleImage : Guy-Gervais Kitina/AFP/Getty Images

Trois jours de discussions difficiles et au final, un accord de cessez-le-feu... par rapport à ses objectifs annoncés, le résultat du Forum de Brazzaville semble bien modeste. Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, a néanmoins souligné que ces engagements ne sont qu'un début : « Il fallait bien commencer par la cessation des hostilités. Comme j'aime à le répéter, le plus long voyage commence par le premier pas. »

Selon le président congolais, ce premier pas sera suivi d'un dialogue inclusif dans les 16 préfectures du pays, puis d'un forum de réconciliation nationale à Bangui.

Image : DW

Scepticisme à Bangui

Dans la capitale centrafricaine, l'issue du Forum de Brazzaville est accueillie avec beaucoup de scepticisme, en particulier par le « Front du Refus ». Le mouvement, composé d'une trentaine de partis politiques, de représentants des confessions religieuses et de la société civile centrafricaine, était opposé à l'organisation de discussions dans la capitale congolaise et logiquement, il en rejette les résultats.

« Les accords de Brazzaville n'engagent que leurs signataires et non les Seleka et les Anti-Balaka qui sont dans leurs petits villages. Est-ce qu'à partir de cet accord, on a recensé tous les éléments des Anti-Balaka et Seleka ? » souligne Joseph Bendounga, président du MDREC, un des partis de ce Front du refus

Le problème du désarmement

À l'origine, les participants du Forum de Brazzaville devaient s'entendre également sur le désarmement des milices, or c'est un point qui n'a pas été résolu. C'est une des raisons qui font craindre que le cessez-le-feu signé entre Anti-Balaka et Seleka ne tienne pas sur le terrain. D'autant que l'accord a été obtenu aux forceps et que les représentants de la Seleka ont manqué toute une journée à Brazzaville.

En mars, les Anti-Balaka ont pris le contrôle de SibutImage : DW/S. Schlindwein

À Sibut, dans le centre du pays, la population craint que les violences continuent. « Hier on avait entendu que la Seleka ne voulait pas signer alors les gens étaient démotivés, confie Clément Wafio, infirmier à l'hôpital préfectoral. Maintenant qu'ils ont signé, on est content. Mais les gens continuent de critiquer les armes. C'est cela notre souci parce que nous voulons appeler à la paix. »

À Brazzaville, les signataires de l'accord veulent rester optimistes. Une des menaces qui pesait sur le Forum était la revendication de partition du pays avancée par la Seleka. Or le mouvement semble avoir abandonné pour l'instant cette ambition.

Écoutez en cliquant sur le lien ci-dessous l'analyse de Jonathan Ndoutoume Ngome, professeur à l'Université Omar Bongo au Gabon. Il est interrogé par Ramata Soré.

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