Les conseillers guinéens trop gourmands ?
14 novembre 2013300 millions de francs guinéens, soit un peu plus de 33.000 euros, plus une parcelle à usage d'habitation : c'est ce qu'exigent les anciens conseillers nationaux avant de céder la place aux 114 nouveaux élus issus des législatives du 28 septembre. Une revendication qui rejoint les avantages accordés en 2010 à chaque membre du gouvernement de transition avant son départ : 500 millions (environ 56.000 euros) et une parcelle.
Aujourd'hui, les Guinéens ont des avis partagés quant à l'opportunité de cette requête des parlementaires, qui intervient dans un contexte économique difficile pour la majorité d'entre eux. « Le pays va mal et ils ne pensent qu'à eux » dénonce Pascal Bangoura, chauffeur. « S'ils pensaient à l'intérêt du peuple, ils ne réclameraient pas une telle somme ». Mariam Bah, qui travaille au ministère du Tourisme, est du même avis : « Les parlementaires ne sont pas licenciés, ils vont retrouver leur ancien poste. Et ils vont partir avec ce qu'ils ont gagné entre 2010 et 2013 », fait-elle valoir. « Qu'ont-ils fait pour le peuple qui justifie ce dédommagement ? » s'interroge pour sa part Hassane Touré, fonctionnaire.
Si cette exigence scandalise la plupart des Guinéens confrontés à des difficultés d'ordre économique, d'autres au contraire estiment qu'elle est recevable. Sekou Soumah est de ceux-là : « Je pense que tout travail mérite salaire. Ce sont des citoyens libres qui ont tout abandonné pour se mettre au service de la nation », rappelle-t-il.
Les anciens parlementaires Guinéens auront-ils gain de cause ? C'est la question qui se pose actuellement, alors que le gouvernement n'arrive toujours pas à satisfaire les besoins primaires des populations privées d'eau et d'électricité.