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PolitiqueIsraël

Les craintes d’une guerre entre Israël et le Hezbollah

Marco Wolter | Avec agences | Avec ARD
26 juin 2024

Selon la cheffe de la diplomatie allemande, une "erreur de calcul" pourrait suffire pour provoquer un embrasement à la frontière israélo-libanaise.

Une bombardement de l'armée israélienne dans le sud du Liban
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que la phase "intense" des combats touchait à sa fin dans la bande de GazaImage : Stringer/REUTERS

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock était en visite mardi à Beyrouth, alors que les échanges de tirs sont quasi quotidiens au nord d’Israël, à la frontière libanaise, depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre.  

Le Hezbollah, une organisation classée terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis, est un allié du Hamas. La semaine dernière, l'armée israélienne a annoncé des plans opérationnels pour une offensive au Liban. Ce à quoi le chef du Hezbollah a répondu par des menaces de tirs de missiles.   

"Une nouvelle guerre signifierait une escalade régionale qui aurait des conséquences que nous ne pouvons même pas imaginer", a estimé Annalena Baerbock chez nos confrères du Deutschlandfunk.  

De retour d’une énième tournée au Proche-Orient, la ministre allemande des Affaires étrangères assure que personne ne veut d’une telle guerre, mais que le risque est bien réel.

 

Venant d'Israël, la ministre allemande Annalena Baerbock a rencontré le chef du gouvernement libanais Najib MikatiImage : Michael Kappeler/dpa/picture alliance

Berlin et Washington appellent à la retenue 

Berlin partage la position des Etats-Unis. Les plus hauts responsables américains craignent également une "guerre régionale avec des conséquences désastreuses pour le Moyen Orient", selon les mots cette semaine du ministre américain de la Défense, qui presse Israël à privilégier la diplomatie.   

Pour Annalena Baerbock, toutes les parties doivent "faire preuve d'une extrême retenue". Le Hezbollah doit cesser de tirer des roquettes et respecter la ligne de démarcation fixée par l’Onu entre le Liban et Israël.   

Le gouvernement libanais serait de cet avis, mais n’aurait, selon la ministre, pas de véritable "emprise" sur le mouvement chiite.  

Selon la ministre, "des deux côtés de la frontière, près de 100.000 personnes ont été déplacées, ne sont plus rentrées chez elles depuis neuf mois, les enfants ne peuvent plus aller à l’école. Cette tension est dans l’air et quelque chose doit changer. Mais il faut que ce changement soit obtenu de façon pacifique." 

 

"Je vois cela comme l'étincelle qui mettra le feu aux poudres... C'est potentiellement apocalyptique", a mis en garde à Genève le chef des Affaires humanitaires de l'OnuImage : JOSEPH EID/AFP

Le Hamas doit accepter le plan américain  

Dans son interview au Deutschlandfunk, la cheffe de la diplomatie allemande insiste sur le lien entre cette situation et la guerre à Gaza. "Dès que cette trêve, qui est nécessaire de toute urgence, entrera en vigueur, alors la plupart, moi y compris, s’accordent à penser que cela va détendre la situation sur le front au nord", note-t-elle. 

Un plan de trêve a été présenté fin mai par le président américain Joe Biden, proposé selon lui par Israël.  

D'après Annalena Baerbock, "le plan Biden est soutenu par le gouvernement israélien, rappelle la ministre. Le Hamas doit accepter ce plan, pas seulement pour la sécurité d’Israël, mais aussi pour mettre fin aux souffrances dramatiques de la population palestinienne".