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Les drones, l'arme privilégiée des Américains

Philippe Pognan18 janvier 2013

Dans la guerre contre les talibans au Pakistan et en Afghanistan, les Etats-Unis utilisent depuis quelques années ces avions automatiques pour effectuer des frappes ciblées sans engager de troupes au sol.

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Drone américain Boeing Scan EagleImage : picture-alliance/DoD

Le pilotage automatique permet des vols de très longue durée, des missions de surveillance, de renseignement ainsi que des frappes ciblées. Une fois sa mission accomplie, le drone rentre sur sa base quelque part aux Etats-Unis. Ces dernières années Washington a de plus en plus employé cette arme téléguidée.

Une arme moderne, qui permet d'identifier et d'anéantir un ennemi par des frappes ciblées. Une arme donc qui permet d'épargner ses propres soldats qui n'ont plus besoin d'agir sur le terrain. Et si de plus en plus de voix critiquent cette guerre moderne par ordinateur, les Américains, eux, justifient l'emploi de drones, c'est ce qu'explique Armin Krishnan, professeur à l'Université du Texas et auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre moderne :

Des villageois pakistanais dans les ruines de leurs maisons détruites par un drone américainImage : picture-alliance/dpa

« Le premier argument des Etats-Unis est que les attaques de drones au Pakistan sont couvertes par le droit à l'autodéfense nationale garanti par l'article 51 de la Charte de l'ONU. Le second argument est que ces attaques sont des frappes « chirurgicales », que seuls les « mauvais » sont frappés, que les dégâts sont limités et que l'on peut ainsi anéantir une menace immédiate. »

Pourtant trop souvent, il y a eu ce que les militaires appellent des « dommages collatéraux », c'est-à-dire que des civils innocents ont payé de leur vie d'avoir été au mauvais moment au mauvais endroit.

Quasiment chaque jour, quelque part aux Etats-Unis, des militaires assis devant un système d'ordinateurs, appuient sur la touche « start », envoyant ainsi un engin de mort vers sa cible lointaine. Pendant le mandat de George W. Bush, une cinquantaine de drones, se sont ainsi envolés vers le Pakistan. Mais plus de 300, soit six fois plus sous l'administration de Barack Obama, le Prix Nobel de la Paix ! Le professeur Armin Krishnan émet des réserves quant à l'utilisation de cette arme :

Des Pakistanais protestent contre les attaques de droneImage : picture alliance/Photoshot

«Je ne crois pas que ce soit efficace du point de vue militaire et cela pose des questions au niveau de la jurisprudence et aussi de la morale. S'il n'y a pas une nécessité militaire de tuer ces personnes, alors on ne devrait pas le faire. Particulièrement quand cela porte atteinte à la souveraineté d'autres Etats.»

Les drones, impopulaires dans presque toutes les parties du monde, à l'exception des Etats-Unis, se retournent souvent contre l'expéditeur : selon nombre d'analystes politiques, les frappes des drones participent largement à la radicalisation du camp ennemi et à un anti-américanisme virulent.

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