En marge de cette visite de Barack Obama en Afrique, la presse allemande évoque aujourd'hui le racisme au Etats-Unis, avec l'ouverture d'une enquête destinée à éclaircir les circonstances du décès de Sandra Bland.

L'histoire se déroule au Texas. La jeune automobiliste noire oublie de mettre son clignotant. Elle est contrôlée par la police. Le ton monte, Sandra Bland refuse de sortir de son véhicule. Un policier la contraint d'obtempérer à l'aide d'un pistolet à impulsion électrique – un « taser ». La scène de l'arrestation et de la dispute est partiellement filmée par la caméra embarquée à bord du véhicule de police. La jeune femme est ensuite emmenée menottée et placée en détention. Peu de temps après, elle décède, et l'opinion publique ne croit pas à la version officielle qui prétend à un suicide par pendaison.

Tensions ravivées

« Pourquoi une jeune automobiliste noire, qui a juste oublié de mettre son clignotant, meurt-elle dans sa cellule ? Pourquoi n'est-ce pas un cas isolé ? » Deux questions posées par la Süddeutsche Zeitung qui résument la problématique. Cette affaire et un cas similaire de la semaine dernière trouvent un écho chez les noirs qui gardent en eux la mémoire de la barbarie ritualisée à l'œuvre dans le passé. Les Afro-Américains y voient le signe d'un racisme endémique. Alors que pour la plupart des blancs, c'est le non-respect de la loi qui explique la surexposition des noirs aux bavures policières.

La tageszeitung écrit pour sa part que « la violence policière totalement arbitraire et démesurée fait partie du quotidien aux Etats-Unis. Pourtant, rarement, elle donne lieu à des poursuites. » La taz évoque différents cas qui ont fait récemment scandale avant de conclure « mais malgré les cris d'orfraie, apparemment, rien n'a changé dans la formation et le comportement des policiers en service ».

L'image de l'Allemagne écornée

Les journaux reviennent aussi sur le débat agité, en Allemagne, concernant la politique d'accueil des immigrés. La Bavière a annoncé vouloir mettre en place des structures d'accueil pour les réfugiés originaires des Balkans, tout en facilitant les procédures d'expulsions pour les demandeurs d'asile qui n'ont pas de perspective d'obtenir un permis de séjour.

La Handelsblatt met en garde : les foyers de demandeurs d'asile incendiés et les marches du mouvement Pegida, auto-proclamé « contre l'islamisation de l'Occident », ont déjà écorné l'image positive d'ouverture au monde que l'Allemagne avait mis deux décennies à se façonner. Inutile que les politiciens sans vergogne en rajoutent.

Le journal Die Welt estime que, dans le cas du traitement des réfugiés et demandeurs d'asile, ne parler que de questions de coûts administratifs, de problèmes de logistique et de simplification des expulsions risque d'entretenir l'hostilité au sein de la population [...] Le pays doit montrer qu'il peut faire mieux », estime le quotidien.