Les Européens mobilisés contre les écoutes
29 octobre 2013C'est un sérieux pavé dans la mare : la responsable de la puissante commission du Renseignement américain, Dianne Feinstein, a déclaré être "absolument opposée à l'espionnage des dirigeants alliés des Etats-Unis". Une allusion très claire au scandale de l'écoute présumée d'un portable de la chancelière Angela Merkel. Elle va même plus loin : elle estime que certaines activités de surveillance ont été menées sans que la commission en soit informée. Conséquence : une révision majeure de tous les programmes d'espionnage américains.
Un ton qui tranche avec les réactions plutôt prudentes du président Obama : dans un entretien diffusé par une chaine de télévision, il a souhaité que les agences de renseignement fassent "la part des choses entre leur capacité de surveillance et leurs actions". Et il a annoncé un réexamen des opérations de la NSA.
Confiance ébranlée
Une délégation du parlement européen s'est rendue aux Etats-Unis pour trois jours. Elle a rencontré des élus américains. "La confiance est ébranlée" a clairement fait savoir le président de la commission des affaires étrangères, l'Allemand Elmar Brock . L'élu de la CDU a estimé que l'écoute de l'administration allemande par les Américains constituait une violation de la loi allemande. Le Bundestag consacrera d'ailleurs le 18 novembre une séance extraordinaire à l'espionnage. Pour le président Obama, qui semble ne pas avoir été mis au courant de l'écoute de la chancelière, cette affaire risque de causer un sérieux dommage diplomatique: les deux femmes les plus puissantes du monde, la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente brésilienne Dilmar Roussef - elle aussi espionnée - ont en effet décidé d'unir leurs forces : elles présenteront une résolution à l'ONU sur la protection de la vie privée dans les communications électroniques.