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Les Européens obligés de se redéfinir face à Donald Trump

14 novembre 2016

L’élection de Donald Trump « dérange les équilibres » transatlantiques. Voici comment le président de la Commission européenne a réagi au choix du futur président américain. Mais qu'est-ce qui fait peur aux Européens?

EU und US Fahne
Image : Imago/Manngold

'Cela peut être une chance pour l'UE' (María Martín de Almagro)

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L’élection de Donald Trump « dérange les équilibres » transatlantiques. Voici comment Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a réagi au choix du futur président américain. Hier soir, des ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis en vue de préparer une autre rencontre, qui se tient ce soir et demain à Bruxelles, avec les ministres de la défense. Une réunion qui a pour objectif de définir une position commune vis-à-vis de la future administration américaine, qui suscite de nombreuses craintes au sein de l’UE. Lesquelles et pourquoi ? C’est l’une des questions que Sandrine Blanchard a posées à Maria Martin de Almagro. Elle est professeur assistante en Affaires Internationales au Vesalius College de Bruxelles. Cliquez ici ou sur l'image ci-dessus pour l'écouter.
 

Quelle défense pour l'Europe?

L’élection de Donald Trump place l’Union européenne devant plusieurs problèmes. Tout d’abord en matière de défense. Si l’UE se reposait jusqu’ici sur l’OTAN pour la protéger, le nouveau président américain a fait savoir qu’il comptait revoir le rôle des Etats-Unis au sein de l’Alliance transatlantique, et faire passer les Etats européens à la caisse. Le président de la Commission européenne s’est amusé dans un demi-sourire agacé de l’ignorance de Donald Trump, qui a déclaré durant la campagne électorale que la Belgique était un « village quelque part en Europe ». « Il faudra que nous apprenions au président désigné en quoi consiste l’Europe et quels sont ses principes de fonctionnement », a ajouté Jean-Claude Juncker :

« Il a à l’égard des réfugiés ou des Américains non-blancs une attitude qui ne reflète pas les convictions européennes. Moi, je crois que nous aurons deux années de temps perdu jusqu’à ce que Monsieur Trump ait fait le tour du monde qu’il ne connaît pas. »

 

Image : Getty Images/AFP/R. Wise

L'arrogance européenne

Certains analystes américains, à l’instar de Judy Dempsey, de la Fondation Carnegie Europe pour la paix internationale, y voient une manifestation de l’arrogance européenne, qui mesure tout à sa propre aune – eurocentrée – sans prendre en compte le fait que la politique menée par le président américain est celle qui lui est dictée par le Congrès. 
Il n’empêche que la lutte contre le réchauffement climatique pourrait pâtir de la volonté de Donald Trump de ne pas honorer les promesses faites lors de la COP21. Didier Reynders, le chef de la diplomatie belge, veut voir ce changement comme une chance pour l’Europe :

« Ce qui me paraît le plus important, c’est surtout de voir ce que les Européens sont désormais capables de faire ensemble. C’est vrai en matière de défense, de sécurité, dans le domaine du changement climatique, en matière de commerce ou sur la migration. Il y a quelques domaines où nous devons prendre une place plus forte sur la scène internationale. »


Côté politique internationale, beaucoup en Europe redoutent la remise en cause des accords sur le nucléaire iranien et, peut-être plus encore, le rapprochement annoncé avec Moscou. Qui, au-delà de reléguer l’UE au rang de puissance secondaire, risque aussi de rebattre les cartes géopolitiques, en cas de désengagement effectif de l’administration Trump aux Proche-  et Moyen-Orient, laissant ainsi le champ libre à la Russie de Vladimir Poutine. 

 

Quant aux accords économiques entre l'Union européenne et les Etats-Unis, il faudra attendre la nomination du conseiller de Trump en la matière, pour connaître notamment l'avenir des négociations en cours sur le Traité de libre échange transatlantique, le TAFTA (ou TTIP).