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Les familles de militaires burkinabè inquiètes

Richard Tiéné
6 février 2019

Alors qu'une nouvelle attaque a fait cinq morts dans le nord du pays, les familles des soldats déployés dans le pays disent leurs inquiétudes face aux violences.

Burkina Faso Präsidentengarde Soldaten
Image : Getty Images/AFP

'On ne pouvait pas entrer en contact avec eux' - MP3-Stereo

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Cinq gendarmes ont été tués ce mardi dans le Nord du pays. Cela s'est passé à Oursi lors de l'attaque d'un groupe armé et alors même que le G5 Sahel, qui doit tenter d'endiguer le terrorisme dans la région, tenait un sommet à Ouagadougou.

C'est la deuxième attaque en deux jours. La veille, une autre attaque avait fait 14 tués. Selon un texte officiel publié mardi soir, "les forces de défense et de sécurité ont repoussé cette attaque et lancé une contre offensive" qui "a permis de neutraliser 21 terroristes". 

Cette recrudescence des attaques inquiète sur place. Les proches des soldats déployés dans le pays vivent dans l'angoisse. Beaucoup refusent de parler. Ce mercredi, sur les ondes de la DW, un ancien soldat et son frère ont tout de même accepté de témoigner.

Un ancien soldat du RSP, l’ex-Régiment de sécurité présidentielle sous l’ère Compaoré. Suite à l’attaque du détachement militaire de Kompienbiga dans l’est du Burkina, lui et des camarades étaient portés disparus. Ils seront retrouvés à la frontière du Togo. 

Image : Getty Images/I. Sanogo

Contact impossible

"Ils étaient en manque de munitions. Ils ont pris la fuite", raconte son frère cadet. "Ils sont allés jusqu'à la frontière du Togo et ont été arrêtés par les militaires togolais qui ont récupéré leurs téléphones. On ne pouvait donc pas entrer en contact avec eux", explique-t-il. Après des jours d'angoisse, Bob (le prénom du soldat a été changé, ndlr) et sa famille ont finalement pu communiquer.

A son retour au Burkina le soldat doit faire face à des sanctions. Son contingent, le RSP, est dissous. "En toute sincérité si le RSP existait, il pouvait faire mieux que ça. Les autres corps ont refusé des missions ; on nous a dépêchés ; on a été sur les lieux ; ça s'est très bien passé", assure-t-il encore aujourd'hui.

Manque de moyens ?

Face à ces situations, la coordinatrice des femmes du G5 Sahel déplore l'insuffisance de moyens au Burkina Faso pour endiguer le terrorisme. "Le Niger a décrété l'état d'urgence, a déployé des moyens importants pour ratisser à tous les niveaux et traquer ces extrémistes violents. Au Mali ces mêmes efforts sont faits", explique Justine Coulidiaty. "Nous, nous n'avons pas ces mêmes appuis pour pouvoir préserver le Burkina."

Le secrétaire permanent du G5 sahel estime pour sa part qu'il faut du temps. "Je ne veux pas faire de comparaison mais l'OTAN a mis combien de temps pour être l'OTAN réellement ?", questionne Maman Sambo Sidikou. "Ce n'est peut-être pas une bonne comparaison mais c'est ça la réalité. Ce qui se passe en ce moment c'est qu'au moins notre force conjointe composées d'officiers de cinq pays vont ensemble sur le terrain combattre l'ennemi."

"Nous allons vaincre le terrorisme, nous n'avons pas le choix", avait récemment déclaré le chef d'Etat-major général des armées, Moise Miningou. C'était au cours de la cérémonie de son investiture.

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