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Les grands absents du sommet de l‘UA

2 juillet 2018

Le 31ème sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine s’achève ce lundi à Nouakchott, en Mauritanie. Seulement une vingtaine de chefs d’État sur les 55 ont fait le déplacement. Pourquoi ces absences?

Afrikanischen Union Fahne
Image : picture alliance/dpa/S. Stache

"La méthode Kagamé ne fait pas l’unanimité " (Francis Laloupo)

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En plus du thème principal du sommet, la lutte contre la corruption, il a été également question de la réforme institutionnelle de l’institution panafricaine pour lui garantir une autonomie financière. Sur les 30 chefs d’État attendus, 25 ont fait le déplacement de Nouakchott, soit moins de la moitié des pays du continent. Parmi les grands absents, l’Angolais João Lourenço, qui selon nos informations est attendu mardi (3 juillet) à Strasbourg en France, Joseph Kabila de la RDC, l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ou l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui a fort à faire avec une situation politique et sociale interne volatile, notamment avec la série d’inondations qu’a connue le pays.

 

Initialement annoncé, le roi du Maroc, Mohammed VI était également absent au Palais des congrès Al Mourabitoune, où se tenait ce sommet. Le Béninois Patrice Talon, peu coutumier de ces grands-messes depuis son accession au pouvoir en 2016, n’était pas là non plus.

La méthode Kagamé contestée ?

Selon, Francis Laloupo, ces absences pourraient être liées au président actuel de l'UA, le chef de l'État rwandais. "Il y a quand même un sentiment qui est très présent depuis six mois au sein de l'UA. C'est que Monsieur Kagamé ne fait pas l'unanimité auprès des chefs d'États africains estimant que c'est quelqu'un qui a un comportement un peu solitaire, n'est pas forcement à l'écoute de ses pairs", analyse t-il.

"Cela, peut effectivement aussi créer quelques frictions. On peut insister surtout sur cette autonomie financière que recherche désormais l'UA, notamment par la mise en place de cette fameuse taxe sur les importations. D’autres sont encore réticents. Les pays qui d'habitude traînaient les pieds pour apporter leur contribution obligatoire à l'UA seront certainement les derniers à se rallier à cette cause", ajoute le journaliste et enseignant en géopolitique et relations internationales.

La réforme de l’UA

Louis Keumayou : "l’Afrique doit se reformer"

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Le président rwandais, chargé par ses pairs de piloter les réformes de l’institution panafricaine, a proposé des mesures fortes, lors de ce sommet de Nouakchott. Paul Kagamé a préconisé la prise de sanctions immédiates contre les pays qui n’honoreraient pas leur contribution.

Les États sanctionnés verraient leur participation aux sommets de l’UA suspendue et ne seraient pas soutenus s'ils briguent un poste à l’international. Ce qui, a priori, ne devrait pas arriver au Rwanda, dont la chef de la diplomatie est candidate au secrétariat général de l'OIF et a déjà obtenu le soutien de Paris.

À Nouakchott, le président du Rwanda Paul Kagame a sollicité le soutien de ses homologues à la candidature de sa ministre des Affaires étrangères, face à la  Canadienne Michaëlle Jean, en poste depuis quatre et qui souhaite briguer un autre mandat à la tête de l'OIF.


Le budget de l’UA dépend à plus de 50% des bailleurs de fonds internationaux, et ses programmes sont financés à près de 97% par des donateurs extérieurs. C’est pourquoi la réforme a prévu le prélèvement d’une taxe de 0,2% sur des importations de chacun des États membres.

Zone de libres échanges

Lancée officiellement le 21 mars 2018 à Kigali, la création d’une zone de libre-échange a été au cœur des débats. La ZLEC représente un marché de plus de 1,2 milliard de personnes en Afrique.


Depuis son lancement, la zone de libre-échange a été approuvée par 44 des 55 pays membres de l’UA.

Dimanche, cinq nouveaux pays y ont adhéré : l'Afrique du Sud, la Sierra Leone, la Namibie, le Lesotho et le Burundi.

En plus des quatre pays qui ont déjà ratifié l'accord (Ghana, Kenya, Rwanda, Niger), Tant disque deux autres ont déposé leurs instruments de ratification auprès de l'Union africaine. Il s’agit du Tchad et Eswatini (ex-Swaziland).

Pour son entrée en vigueur, il faut qu’au moins vingt-deux pays la ratifient.