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Les habitants de Gaza privés de refuge

Audrey Parmentier12 janvier 2009

Hier, l'Etat hébreu a envoyé des réservistes en renfort et une troisième phase pourrait bientôt commencer avec des assauts au cœur des villes et dans les camps de réfugiés.

Les habitants de la bande de Gaza ne savent plus où aller pour fuir les combatsImage : picture-alliance / dpa

Pour les habitants de Gaza qui cherchent à fuir les combats, plus aucun lieu n'est sûr. La semaine dernière, les services d'urgence palestiniens ont indiqué qu'une attaque israélienne contre une école de l'ONU à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza avait coûté la vie à 43 personnes qui s'y étaient réfugiés. Christopher Gunness, le porte-parole de l'UNRWA, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, a évoqué un autre cas sur la chaîne de télévision Al Jazeera:

« L'exemple le plus récent, c'est une bibliothèque scolaire de Khan Younes qui a complètement brûlé. Une bibliothèque, c'est un fondement de la civilisation. Elle nous aide à apprendre, c'est la mémoire collective d'une société. On a privé beaucoup de gens à Gaza du droit à la vie, et voilà qu'on leur vole leur avenir intellectuel! »

Les médias du monde entier se sont emparés du conflit dans la bande de GazaImage : AP / Montage DW

Les médias israéliens en revanche parlent rarement du conflit d'un point de vue palestinien. A quelques exceptions près, comme ce témoignage d'un Gazaoui, Kamal, recueilli par une reporter de la radio de Tsahal:

« C'est vraiment une honte, tuer des innocents. Tu entends les bombardements là? Tu as entendu? Encore un. Là sous ma maison. Exactement sous ma maison. Qu'est-ce que tu veux que je te dise? Où est-ce qu'on peut se cacher? Que dois-je faire? Dis-moi. Je ne sais pas. Toutes ces choses qui nous tombent dessus. Nous, on n'est coupable de rien. »

D'un point de vue diplomatique, les tentatives d'aboutir à un cessez-le-feu continuent. Le président américain George W. Bush le fait dépendre de la responsabilité du Hamas. Les Israéliens, eux, exigent comme condition à toutes discussions la fin du trafic d'armes à la frontière entre Gaza et l'Egypte. C'est d'ailleurs officiellement pour mettre un terme à ce trafic que l'Etat hébreu a déclenché son offensive militaire. La ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni a évoqué d'autres possibilités d'action, mais en restant dans le flou:

La ministre israélienne des Affaires étrangères reste flou sur les scénarios qui pourraient remplacer l'offensive militaireImage : AP

« Je crois qu'en général, Israël doit s'occuper de ses citoyens. Nous ne mettons pas notre destin dans les mains d'autres gens. Il y a plusieurs scénarios possibles et c'est notre devoir vis à vis de nos citoyens d'étudier ces possibilités car les autres scénarios ont eux aussi leur prix. »

En tout cas, la visite au Caire d'Amos Gilad, un haut responsable du ministère de la Défense, prévue pour aujourd'hui afin de discuter d'un éventuel cessez-le-feu avec le Hamas, a été reportée.