1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La catastrophe humanitaire en RDC dépasse l'aide organisée

23 avril 2018

La situation est alarmante depuis les attaques armées du début de l'année et les conflits communautaires à Bunia et sa région. L'aide humanitaire ne suit plus et les populations se sentent abandonnées par les autorités.

Ruanda Kiziba Flüchtlingslager
Image : Reuters/J. Bizimana

D.R.Kongo / Bunia CMS - MP3-Mono

This browser does not support the audio element.

Il est difficile à ce jour de dire le nombre de déplacés internes à Bunia et dans toute la province de l’Ituri à plus de mille kilomètres de Kinshasa, la capitale. Certaines populations ont même traversé la frontière en direction de l’Ouganda voisin selon Andreas Kirchhof le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés en RDC.

" Pour les déplacés internes, il y a eu plusieurs estimations mais la situation reste assez changeante, et c’est monté jusqu'à plusieurs centaines de milliers de personnes. Pour les réfugiés congolais qui vont en Ouganda, on a plus de précisions : près de cinquante mille personnes sont allées se réfugier en Ouganda voisin depuis le début de cette année. "

Réfugiés congolais en Ouganda en mars 2018Image : picture-alliance/dpa/H. Wasswa

Mais depuis le calme précaire qui règne dans la province, Jefferson Abdallah Mbaka, le gouverneur de l’Ituri et son équipe encouragent les retours volontaires avec le soutien des humanitaires.

" Nous avons constaté de plus en plus de retours volontaires de certains de nos compatriotes. Il y a ceux qui viennent de l’Ouganda et ceux qui étaient dans les camps de déplacés ici à Bunia qui ont accepté volontairement de rentrer chez eux. On parle de plus de cinq mille personnes. "

Les humanitaires dans la région sont débordés. Car tout semble être fait dans l'urgence et les défis sont énormes. Andreas Kirchhof le porte-parole du HCR en RDC.

" Hélas, il y a les besoins en assistance matérielle - des bâches, des moustiquaires etc… Le HCR et plusieurs autres organisations ont apporté de l’assistance dans la province. Ensuite il faut des moyens pour protéger les plus vulnérables dans la communauté. Par exemple les femmes seules qui risquent d’être victimes d’abus sexuels. "

Au-delà de l'aide humanitaire, les populations de cette région sinistrée se sentent abandonnées par le pouvoir central de Kinshasa. Annoncé depuis plusieurs semaines dans cette province de l’Ituri, Joseph Kabila, n’est jamais venu pour exprimer la compassion de la nation aux victimes, nous a confié Xavier Maki de l’ONG Justice Plus.

Joseph Kabila le président de RDC aux siège de l'Organisation des Nations unies à New York en septembre 2017Image : picture-alliance/AP Photo/C. Ruttle

" Il faut qu’on sente vraiment que le pouvoir central est également très proche de la population et est en train de compatir. Mais il faut dire que depuis un certain moment les gens sont fatigués d’attendre et puis il n’y a rien de concret qui se passe sur le terrain qui peut amener les gens à continuer à faire confiance au pouvoir. On a longtemps attendu, l’arrivée n’est pas toujours connue. Les gens restent sur leur soif, ils ne savent pas quand est-ce qu’il arrive finalement en Ituri. "

Selon les Nations unies, la crise humanitaire en République démocratique du Congo s'aggrave et atteint des niveaux catastrophiques. Ce sont au moins 13,1 millions de Congolais qui ont besoin d'aide humanitaire, dont 7,7 millions de personnes en situation de grave insécurité alimentaire.