Bien que sous le feu de la critique, le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ne semble pas prêt à céder le pouvoir. D'ailleurs, il s'est entouré d'un carré de fidèles jusqu'au-boutistes.
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"Je ne pense pas que Kabila prépare un dauphin" (Jean-Claude Mputu)
Joseph Kabila peut compter sur deux catégories de personnes. Il y a d’abord les militaires, mais aussi plusieurs civils tels que Lambert Mendé Omalanga, le porte-parole du gouvernement, ainsi que les avocats au barreau de Kinshasa, Norbert Nkulu et Jean Mbuyu. Sans oublier Albert Yuma, qui dirige le patronat congolais et Emmanuel Adrupiako, l’actuel directeur financier à la présidence de la République.
Soutiens militaires et familiaux
Selon Baudouin Amba Wetshi, rédacteur en chef du site d'informations en ligne congoindependant.com, "il y a les généraux John Numbi, Gabriel Amisi Kumba dit Tango four et Delphin Kahimbi. Au niveau de sa famille, donc sa fratrie, il y a Zoé, Jaynet et Selemani Mtwale, directeur de la BGFI Bank."
On pourrait aussi ajouter à cette liste, Kalev Mutondo, le tout puissant directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Selon plusieurs témoignages, il a été l’un des principaux initiateurs de la répression contre les civils en RDC.
Il figure sur la liste de personnes sanctionnées par l'Union européenne. Autre nom d’irréductible fidèle du régime : le général Gaston Hughes Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine chargé de la sécurité présidentielle depuis fin 2014, avec un effectif estimé à environ 12 000 soldats. La mission de cette unité consiste essentiellement à protéger le Président Joseph Kabila.
Les potentiels dauphins
Ces derniers temps, plusieurs noms de dauphins potentiels ont également été cités. "On parle d'Aubin Minaku le président de l'Assemblée nationale et président de la majorité présidentielle."
Selon Jean-Claude Mputu, politologue congolais, "il est aussi question de Augustin Matata Ponyo, l'ancien Premier ministre. On a même dit qu'il aurait commandé les matériels de la propagande", ajoute Jean-Claude Mputu. D’autres analystes présentent une autre liste dont voici un aperçu :
Les hommes forts du régime Kabila
Le président de RDC s'appuie sur ces hommes qui lui restent fidèles dans l'adversité.
Image : Imago/Reporters
Henri Mova Sakanyi
Plusieurs fois ministre et ambassadeur dans des capitales occidentales, Henri Mova Sankanyi a été de mi-2015 à début 2018 secrétaire général du PPRD au pouvoir.
S’il n’a pas dévoilé ses ambitions présidentielles, des analystes le présentent comme étant l’un des idéologues du parti et éventuel candidat du PPRD au cas où Joseph Kabila se retirait du pouvoir.
Image : Getty Images/AFP/Belga/B. Doppagne
Ramazani Shadari
Depuis début 2018, Ramazani Shadari est le nouveau secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, le PPRD au pouvoir.
Image : picture-alliance/dpa/W. Langenstrassen
Evariste Boshab
Juriste et professeur de Droit à l’université de Kinshasa, il a été directeur de cabinet de Joseph Kabila. Entre 2009 et 2012, il préside l’Assemblée nationale puis devient vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur du 2è gouvernement Matata Ponyo. Evariste Boshab est sous le coup de sanctions européennes depuis fin 2016 pour son rôle dans la répression de manifestations.
Image : Imago/Belga/B. Doppagne
Aubin Minaku
Licencié en droit international public de l’université de Kinshasa et ancien magistrat, il préside l’Assemblée nationale depuis avril 2012. En 2005, Aubin Minaku fait partie de la cellule de campagne de Joseph Kabila. Lors des législatives de 2011, il est réélu député national. Il est aussi secrétaire général de la Majorité présidentielle. Beaucoup pensent qu'il se verrait succéder à Kabila.
Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah
Néhémie Mwilanya Wilondja
Ce Professeur de Droit à l’Université de Kinshasa est le directeur de cabinet de Joseph Kabila depuis juin 2015. Il a été conseiller juridique du président congolais. Réputé discret, le choix du parti pourrait aussi porter sur lui en cas de renoncement de Joseph Kabila à briguer un troisième mandat.
Image : DW/F. Quenum
Augustin Matata Ponyo
Nommé Premier ministre en 2012, Augustin Matata Ponyo a été auparavant ministre des Finances et cadre de la Banque centrale du Congo. Matata Ponyo a dû démissionner de ses fonctions à la tête du gouvernement le 14 novembre 2016 à la faveur de l’opposition. Augustin Matata Ponyo est aussi un candidat possible du PPRD à la prochaine présidentielle.
Image : AFP/Getty Images/J. D. Kannah
Marie-Olive Lembe Kabange Kabila
Selon Baudouin Amba, rédacteur en chef du site congoindependant.com : "Des bruits circulent selon lesquels Kabila pourrait pousser sa femme à se présenter à la présidentielle s’il était empêché de contourner les obstacles pour [...] surmonter le verrou de la limitation du mandat présidentiel. […] Cette option serait analysée sérieusement par le service stratégique de la présidence".