Les Italiens ont voté pour un "changement radical"
6 mars 2018Le Mouvement 5 étoiles, formation populiste, et la Ligue du Nord, parti d’extrême droite, sont devenus majoritaires en Italie à l’issue des législatives de dimanche dernier.
Et même si aucune majorité absolue ne s’est dégagée du scrutin, ce vote témoigne d’un "désir de changement radical", selon Michael Braun, éditorialiste au journal Tageszeitung, qui souligne que près de 33% des suffrages ont été obtenus par les populistes du Mouvement 5 étoiles, avec à sa tête Luigi Di Maio.
La moitié des électeurs dans le sud du pays, défavorisé, ont donné leurs voix au mouvement. Mais pas uniquement, souligne l’éditorialiste du journal berlinois, "il y a aussi ces actifs et travailleurs indépendants qui veulent un "changement radical après des années de misère, de crise, de perte de revenus, de pertes d'emplois et de hausses d'impôts."
"Les Italiens en ont assez du vieux et veulent quelque chose de nouveau", commente pour sa part Matthias Rüb dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, à propos de la déroute de Silvio Berlusconi qui fut président du Conseil de 2008 à 2011.
L’éditorialiste du journal de Francfort ne manque pas aussi de qualifier le score du Parti démocrate, 19%, "d’historiquement bas". En 2014, pour rappel, le Parti démocrate avait récolté 40% des voix aux élections européennes.
"Les résultats de dimanche, poursuit-il, constituent une rupture de facto avec Paolo Gentiloni, le respecté chef du gouvernement, mais aussi une gifle pour l’ambition chef de parti Matteo Renzi". Ce dernier a annoncé sa démission lundi de la tête du parti.
Xi Jinping vers la présidence à vie
L'obtention dans quelques jours par le président Xi Jinping d'un mandat illimité a suscité des commentaires dans la presse allemande.
Pour Stefan Korneluis de la Süddeutsche Zeitung, l’abrogation prochaine de la limite de deux mandats présidentiels rentre dans le projet du Parti communiste visant à montrer ses muscles. L’éditorialiste ne manque pas de souligner la croissance exponentielle du pays sur le plan militaire. "Pékin fait tout pour se montrer menaçant", ajoute-t-il.
De son côté, la Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne l’héritage trahi de Deng Xiaoping, secrétaire général du parti communiste chinois entre 1956 et 1967. "Il a fait du de la Chine une partie du monde de plus en plus interconnectée. Au lieu de cela, le leadership d'aujourd'hui préfère s'appuyer sur le soi-disant 'grand barreur'", écrit-il pour conclure.