070909 Jugendpolitik
18 septembre 2009Le professeur Wolfgang Geiser de l'Institut pour la jeunesse, basé à Munich dans le sud de l'Allemagne, sait de quoi il parle. Il a fait toute une série d'études pour mesurer le degré d'intérêt des jeunes - c'est-à-dire des Allemands âgés de 16 à 29 ans - pour la politique. Selon les résultats les plus récents, un jeune sur trois s'intéresse à la politique. C'est moins que les années précédentes
"On constate que l'intérêt politique est quelque chose de mouvant. Mais la tendance principale est que les jeunes sont de moins en moins éveillés à la politique"
Pour Wolfgang Geiser, le désintérêt des jeunes s'explique en partie par le manque de confiance qu'ils accordent à leurs dirigeants. Niema a 25 ans. Il vient de terminer ses études de droit et il fait campagne pour Die Linke, le parti de la gauche radicale :
"Les jeunes ne sont pas intéressés par la politique. Ils sont blasés face au système, face à la pauvreté. Ils pensent qu'ils ne peuvent pas faire bouger les choses. C'est l'un de nos problèmes. Nous, nous disons il faut que les gens aillent dans les rues et il faut qu'ils disent qu'ils veulent changer les choses. Parce que personne ne peut le faire à leur place"
"On vit, c'est tout"
Katharina a elle aussi 25 ans. Depuis qu'elle est toute petite, elle s'intéresse à la politique. Aujourd'hui, elle est à la tête du mouvement des jeunes sociaux-démocrates, les Juso, à Bonn.
"Je ne peux tout simplement pas imaginer ma vie sans la politique. La politique est partout. Chaque décision peut être ou est une décision politique. Par exemple le fait d'acheter des oeufs bio ou pas, le lieu où l'on va faire ses courses ... si l'on choisit du café issu du commerce équitable ou pas ... toutes ces décisions sont des décisions politiques"
Tous les jeunes Allemands ne pensent pas comme Niema ou comme Katharina. Benno a 20 ans. Il vote pour la première fois. Il pense avoir encore beaucoup de choses à apprendre en politique et croit savoir pourquoi les jeunes de son âge ne s'y intéressent pas:
"Ca a toujours marché et ca continuera à marcher. Notre génération n'a pas connu la guerre, n'a pas connu de grosse crise financière où les enfants doivent travailler. Il n'y a rien de vraiment grave qui nous arrive. On vit, c'est tout"
Même si ce n'est pas leur préoccupation première, Benno et d'autres comptent malgré tout voter le 27 septembre. Reste à savoir ce que le futur gouvernement fera pour eux et surtout s'il parviendra à capter l'intérêt des jeunes générations.