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Les manifestations de l’opposition guinéenne s’essoufflent

Bangaly Condé
26 novembre 2020

L'appel à manifester de l'UFDG semble avoir eu un écho limité à Conakry ce mercredi (25.11). C'est la deuxième fois, au moins, en novembre que l'UFDG peine à rassembler les foules.

Manifestation à Conakry le 21 octobre dernier
En octobre, les manifestations donnaient lieu à des affrontements. Ce n'était pas le cas ce mercredi à ConakryImage : John Wessels/AFP

Contrairement aux autres manifestations interdites qui se transforment parfois en affrontements, aucun regroupement n’a été possible ce mercredi 25 novembre sur l’autoroute Fidel Castro, itinéraire défini par les opposants. Les forces de l’ordre étaient postées aux endroits stratégiques de Conakry. Joachin Baba Milimono de la cellule de communication de l’alliance nationale pour l’alternance démocratique, ANAD, qualifie ce geste d’anti-démocratique.

L'UFDG condamne l'instrumentalisation et la politisation du Covid-19 pour protéger le "hold-up électoral".Image : Sadak Souici/Zuma/picture-alliance

"Il y a eu des violations manifestes flagrantes et répétées de la constitution et des autres lois de la République. Nous ne pouvons plus cautionner cela. Á cette date nous avons 350 militants de l’UFDG détenus de manière illégale sans aucun jugement", s'insurge-t-il.

Maintenir la pression par la rue ?

Le parti de Cellou Dalein Diallo et ses alliés contestent la victoire du président Alpha Condé au scrutin présidentiel du 18 octobre dernier. Ils réclament la libération de ses responsables emprisonnés. C’est d’ailleurs pourquoi Moussa Doumbouya, citoyen de Conakry, invite les Guinéens à défendre l’alternance par la rue.

"La Guinée est vraiment en retard. Une démocratie sans alternance, ça ne marchera pas. Alpha est venu en tant que Mandela il doit partir en tant que Mandela mais il n’est plus le Mandela de cette Guinée. Sincèrement on a besoin d’alternance."

"L'opposition doit changer de stratégie"

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Certains Guinéens commencent à se lasser des manifestations. C’est le cas de cette citoyenne rencontrée à Bambeto, dans la commune de Ratoma. Elle estime que les manifestations ne sont pas forcément la solution au problème. Aissata Camara demande à l’opposition de changer de stratégie :

"Après tant d’années de manifestations quel est le résultat ? Pour moi, il est négatif. Jusqu’à présent ils n’ont pas pu avoir ce qu’ils veulent vraiment, donc ce n’est pas la peine."

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À Labé, ville située à plus de 400 km de Conakry, fief de l’opposition, les manifestants ont été dispersés par les forces de sécurités. Plusieurs arrestations, dégâts matériels ont été signalés. Une vingtaine de personnes ont été blessées. Une source hospitalière a fait état de sept blessés.