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PolitiqueAmérique du Nord

Les nominations controversées de Donald Trump

20 novembre 2024

Dans la nouvelle administration qui prend forme, le critère principal semble ne pas être la compétence, mais une loyauté sans limite envers le président élu.

Robert Kennedy Junior et Donald Trump
Robert Kennedy Junior et Donald TrumpImage : Alex Brandon/AP Photo/picture alliance

Depuis sa victoire le 5 novembre, l'ancien président, qui retrouvera la Maison Blanche le 20 janvier 2025, a multiplié les nominations parfois surprenantes, puisant parmi les plus fidèles au sein de sa garde rapprochée.

Et dans cette garde rapprochée, on retrouve  Linda McMahon, l’ancienne présidente de la ligue de catch américaine, nommée ministre de l’Education. 

"En tant que ministre de l'Education, Linda se battra sans relâche" pour offrir plus de liberté d'enseignement à chaque Etat américain et "donner aux parents les moyens de prendre les meilleures décisions en matière d'éducation pour leur famille", a déclaré Donald Trump dans un communiqué.

Femme d'affaires de 76 ans, Linda McMahon avait été, entre 2017 et 2019, ministre chargée des Petites entreprises lors du premier mandat du républicain.

N'hésitant pas à parler de Donald Trump comme d'"un ami", Linda McMahon est une donatrice importante du Parti républicain.

Linda McMahon est une donatrice importante du Parti républicainImage : Mike Segar/REUTERS

Des stars de télé présents aussi

Dans l’administration Trump, on retrouvera des stars de la télé, notamment  Pete Hegseth, 44 ans.  Animateur sur Fox News et ancien militaire, il a été choisi pour le poste de ministre de la Défense. Il a souvent interviewé le président Trump durant son premier mandat, mais n'a que très peu d'expérience politique.

Marié trois fois, Pete Hegseth s'oppose à la présence de militaires femmes au combat. Il est également considéré comme pro-israélien.

Autre star de la télévision à figurer dans l’administration Trump, Sean Duffy, nommé ministre des Transports. Donald Trump estime  que son ministre "rétablira la sécurité dans le ciel américain en mettant fin aux programmes pour la diversité chez les pilotes et les contrôleurs aériens".

Le communiqué sur sa nomination mentionne qu'il est le père de "neuf enfants incroyables" et sait donc "à quel point il est important pour les familles de voyager en sécurité".

Pour Donald Trump, Sean Duffy "rétablira la sécurité dans le ciel américain Image : Susan Walsh/AP/picture alliance

Marco Rubio à la tête de la diplomatie

A la tête de la diplomatie américaine, on retrouvera Marco Rubio. Sénateur de longue date de Floride, il s’est opposé à Donald Trump dans le passé, le comparant à un "dictateur du tiers-monde", un sentiment qui semble désormais appartenir au passé. 

Marco Rubio a été décrit par Donald Trump comme un "guerrier intrépide qui ne reculera jamais face à nos adversaires".

Il est réputé hostile à la Chine et à l’Iran, et fervent soutien de Taïwan, de Hong Kong et d’Israël. Sur la guerre en Ukraine, il s’aligne sur le discours de Trump, affirmant que Kiev est dans une "impasse" contre la Russie et que les Etats-Unis doivent faire preuve de "pragmatisme" plutôt que de dépenser des milliards de dollars en armes.

Marco Rubio est réputé hostile à la Chine et à l'IranImage : Michael Brochstein/ZUMAPRESS/picture alliance

Un climatosceptique dans l'équipe

Le ministère de l’Energie sera dirigé par un climatosceptique, soutenu par les compagnies pétrolières américaines.

Il s’agit Chris Wright, PDG de Liberty Energy, une compagnie pétrolière. Il est un défenseur des combustibles fossiles, il  ne croit pas au changement climatique et compare la lutte des démocrates contre le réchauffement climatique au communisme soviétique. 

Donald Trump a aussi porté son choix sur l'ancien démocrate Robert Kennedy Jr pour diriger le ministère de la Santé. Celui-ci, ouvertement opposé aux vaccins, a plusieurs fois relayé des théories du complot, affirmant que l’autisme est lié aux vaccins, ou que le virus de la Covid-19, "ethniquement ciblé", épargne les juifs et les Chinois.

Neveu du président assassiné John F. Kennedy, Robert Kennedy Junior était crédité de quelque 5% des voix en tant que candidat indépendant, avant de se retirer et d'apporter son soutien à Donald Trump. Au grand dam d'autres membres de sa célèbre famille.

Robert Kennedy Junior va diriger le ministère de la SantéImage : IMAGO/ZUMA Press Wire

Pendant sa campagne électorale, Donald Trump l'a qualifié de "membre le plus stupide du clan Kennedy". Cependant, le président le considère aujourd'hui comme suffisamment intelligent pour occuper le poste de secrétaire à la santé et aux services sociaux.

A la tête du ministère de la Justice on retrouve Matt Gaetz, un trumpiste tonitruant, soupçonné de relations avec une mineure.

Kristi Noem a été choisie pour diriger le ministère de la Sécurité intérieure. Agée de 52 ans, la gouverneure du Dakota du Sud a défrayé la chronique cette année en se vantant gaiement d'avoir tué un de ses chiens qu'elle jugeait indomptable. Une confession qui avait anéanti ses prétentions pour devenir la vice-présidente de Donald Trump.

Etoile montante de la droite américaine, Kristi Noem s'est toutefois taillée une réputation en envoyant les membres de la Garde nationale de son Etat à la frontière avec le Mexique. "Nous allons sécuriser la frontière et rétablir la sécurité", a promis la républicaine.

Elon Musk dans l'équipe

Dans l’équipe de Donald Trump, on retrouve aussi le milliardaire Elon Musk qui a obtenu le poste de chef du "département de l'efficacité gouvernementale" avec pour principale mission de réduire radicalement les dépenses. 

Elon Musk devra réduire radicalement les dépenses publiquesImage : Evan Vucci/dpa/picture alliance

Le premier mandat Trump avait été une succession de limogeages spectaculaires. Et plusieurs anciens conseillers ou ministres s’étaient publiquement retournés contre lui.

Cette fois, le 45e et bientôt 47e président privilégie des personnalités qui n'ont parfois aucune expérience de l'appareil d'Etat, mais qui le soutiennent sans réserve.

"Disons que la loyauté compte plus que le CV", estime pour sa part Valérie Beaudoin, chercheuse associée sur les Etats-Unis.