Les pauvres sont parmi nous...
13 novembre 2012Un petit sauvetage de plus, titre die Welt. La Grèce peut compter sur la solidarité financière des états européens. Mais cela veut dire aussi que l'ensemble de la zone Euro doit en faire plus pour se libérer des entraves de l'endettement et de l'absence de réformes structurelles. Ces deux boulets empêchent les états d'offrir à leurs populations ce à quoi elles aspirent légitimement : protection sociale, travail digne et perspectives pour les jeunes générations.
Il est vrai que tout le monde craint les conséquences d'une sortie de la Grèce de la zone Euro, ajoute la Frankfurter Rundschau. Cette expérience que personne ne veut vraiment tenter risque fort de mal tourner. Qu'adviendrait-il par exemple de l'Espagne ou du Portugal ? Personne n'en sait rien, et Angela Merkel encore moins que les autres ! Le quotidien de Francfort revient également dans ce contexte sur la visite officielle de la chancelière au Portugal.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : au contraire des Grecs, les Portugais réagissent à la crise non par la colère mais par la dépression. Lisbonne s'est habillée de noir pour accueillir Angela Merkel qui sait que ce pays, tout comme l'Espagne, a un besoin urgent de succès. C'est pourquoi elle les a déjà félicité pour les efforts de rigueur mis en œuvre. Le seul problème, c'est que la population ne profite toujours pas de ces efforts. La politique européenne doit tout mettre en œuvre pour ne pas que le sud de l'Europe redevienne le parent pauvre de l'Union.
La pauvreté, semble être la cause principale de l'augmentation de la xénophobie en Allemagne, analyse die tageszeitung. Selon une récente étude, un Allemand sur six dans l'est de l'Allemagne revendique son appartenance à l'extrême-droite. Cela ne veut pas dire que tous votent pour les néonazis, mais les actes d'extrême-droite prennent racine dans une mentalité d'extrême-droite. On assiste ici à la naissance d'une nouvelle génération de jeunes xénophobes. Ce n'est pas une spécificité des nouvelles régions allemandes. Seulement, les nouveaux Länder souffrent plus que d'autres de l'absence de perspectives économiques et du chômage. Lorsque certaines régions se sentent abandonnées par le reste du pays, cela pose alors plus de problèmes en termes de démocratie que des taux élevés de chômage et d'endettement, conclut le quotidien de Berlin.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze