Les pays émergents font des pieds et des mains
10 décembre 2007Malgré certaines réserves, particulièrement du Japon et du Canada, il a été décidé à Bali de prendre en compte la question du transfert de technologie dans l’accord qui conclura la conférence. En outre les Etats-Unis on annoncé le déblocage de 500 000 dollars pour financer des programmes de transfert technologique. Mais le chef de la délégation indonésienne Emil Salim juge ces efforts insuffisants. Selon lui les pays riches sont trop hésitants. Il réclame des projets concrets ainsi que les moyens pour les mettre en œuvre :
Les pays en développement ont tous fait des propositions concrètes. La Chine avec un programme d’efficience énergétique ainsi que l’Inde et l’Indonésie. Les pays industriels en revanche, l’Allemagne y compris ne parle que des moyens qu’ils veulent débloquer dans quelques années. Mais ils sont venus à Bali les poches vides.
Sans les infrastructures et la technologie adéquate - permettant par exemple de réduire les émissions de centrales thermiques, les pays pauvres sont dans l’incapacité d’affronter le changement climatique. Les ressources naturelles doivent être transformées pour répondre aux besoins des populations. Or les processus d’extraction ou de fabrication ne sont pas à la pointe de la technologie et nécessitent en outre tout les crédits dont ils disposent. A cet argument s’ajoute celui de la responsabilité des pays industriels rappelle Emil Salim qui ne mâche pas ses mots :
Nous ne sommes pas responsables du changement climatique. Nous entrons dans une pièce déjà enfumée et vous nous dites que nous n’avons pas le droit de fumer ? Ce n’est pas loyal ! C’est pourquoi je leur dis : c’est de votre faute faites en sorte de réparer ! Nous participerons mais nous devons aussi penser à notre population. Nous devons lutter contre la pauvreté, améliorer l’éducation, ce sont nos priorités
Jusqu’à présent, seuls 36 pays industriels se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de la conférence de Bali est d’ouvrir la voie à des négociations pour l’adoption d’un traité sur le climat à l’horizon 2009 susceptible de supplanter le protocole de Kyoto qui arrive à échéance en 2012.