Les pays africains aux JO : bilan à mi-parcours
5 août 2012Au tableau des médailles, dimanche 5 août, la Chine, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont en tête. L’Afrique du Sud est le premier pays africains avec 4 médailles, dont trois en or.
Le bilan des athlètes africains à une semaine de la fin des jeux Olympiques de Londres est diversement apprécié. Certains responsables de délégation et autres observateurs sont inquiets après les débuts timides des athlètes africains.
La Djiboutienne Aïcha Garad Ali, membre du comité exécutif du Comité international olympique (CIO) concède : « Le bilan par rapport à l’Afrique, pour le moment, est médiocre. La vraie compétition a commencé hier [samedi 4 août, NDLR]. L’Afrique brille en général en athlétisme. Nous attendons beaucoup de médailles à partir d’aujourd’hui, surtout sur le fond et le demi-fond avec nos amis éthiopiens, djiboutiens, kényans. »« C'est du très très haut niveau »
Par contre, le bilan est globalement satisfaisant pour El Hadj Diah, de la délégation du Sénégal car, selon lui, la plupart des athlètes africains sont invités aux JO et ne pouvaient - compte tenu du niveau de la compétition - pas prétendre à des médailles :
« Dans l’ensemble, je pense que les Africains se sont très bien comportés. Ce n'est pas du haut niveau, c'est du très très haut niveau, il faut le dire. Dans l’ensemble, le bilan est satisfaisant. [...] Les jeux Olympiques c’est le summum. Une fois par quatre ans, vraiment c’est l’élite, la crème de la crème. »
Pour beaucoup d’observateurs, le début des épreuves d'athlétisme marque le réveil des Africains qui, sans aucun doute, vont engranger beaucoup de médailles. Lansana Palenfo, président de l’ACNOA (Association des comité nationaux africains), est optimiste :
« Les Africains participent à quels jeux ? L’athlétisme, la boxe... qui démarrent maintenant. Il n'y a que l’Afrique du Sud qui ait quatre médailles, l’Égypte a eu une médaille d’argent, l’Éthiopie et le Kenya qui ont eu des médailles... je pense que la progression est normale. Mon ambition est de dépasser les quarante médailles que nous avons eu à Pékin et je pense qu’on les aura. »
Trop miser sur l'athlétisme ?
Il est clair que l’Afrique qui s’illustre bien en athlétisme a du mal à s’affirme dans les autres sports, surtout les sports collectifs. Ce que reconnaît Aïcha Garad Ali, du CIO :
« Chaque pays a sa spécificité. L’Afrique de l’est, en général l’Afrique, on est doué pour l’athlétisme. Alors on investit beaucoup sur l’athlétisme. [...] Ce qui nous handicape un peu, c’est le matériel, c’est le manque de financement. Mais on essaie de se rattraper, on essaie de se battre, d’arracher d’un peu partout, mais on est optimiste dans l’avenir. »El Hadj Diah reconnaît pour sa part que l’absence de l’Afrique au podium dans la plupart des disciplines sportives est liée à la mauvaise organisation du sport sur le continent :
« Il faudrait mettre les moyens pour préparer ça. Ne pas préparer sur une année... C’est une Olympiade !... Au moins sur quatre ans, voire huit ans. Souvent on attend le dernier moment, dans la dernière année, pour dire "écoutez, en six mois on a dit qu’on a mis le plein, le top chez les athlètes", ce n’est pas possible. Une Olympiade se prépare au moins sur quatre ans. Quand on prend le cas de beaucoup de pays européens, ils ont tourné la page de Londres 2012 depuis deux ans. Ils étaient sur Rio 2016, pourquoi pas les Africains ? Aujourd’hui, nous avons des Africains à qui nous avons donné des bourses qui ont 26 ans, si on doit les préparer pour Rio 2016, ils auront 30 ans, ils seront vieux, alors que les autres pays préparent des espoirs. Les Français, en judo, ils ont des médaillés qui sont d’origine africaine qui ont à peine 20 ans. »
Photo principale : l'Éthiopienne Tirunesh Dibaba, championne olympique sur 10.000 mètres.