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Les putschistes maliens appellent au calme

La rédaction francophone | Mahamadou Kane
19 août 2020

Une conférence des presse de soldats maliens à l'origine du coup d'Etat d'hier se tenait ce mercredi après-midi. Les militaires demandent aux fonctionnaires de reprendre leurs activités.

La junte au pouvoir à Bamako appellent les Maliens à "vaquer librement à leurs occupations" et à "reprendre sainement leurs activités"
La junte au pouvoir à Bamako appellent les Maliens à "vaquer librement à leurs occupations" et à "reprendre sainement leurs activités"Image : Getty Images/AFP/A. Risemberg

Les militaires qui ont conduit le coup d'Etat, mardi 18 août, ont pris la parole ce mercredi soir, 19 août, dans le camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bamako, d'où sont partis les premiers coups de feu hier.

Reprise du travail ce jeudi

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance créée par les putschistes, a lancé un appel au calme, demandé aux fonctionnaires de reprendre le travail et s'est félicité qu'il n'y ait pas eu de morts dans les mouvements de foule de la veille, "contrairement à certaines allégations". Une source hospitalière à Bamako évoque quatre morts et une quinzaine de blessés. Les putschistes ont aussi annoncé la fermeture des frontières et l'instauration d'un couvre-feu. 

Un civil pour diriger la transition ?

Le Colonel Sadio Camara, directeur général du Prytanée militaire de Kati, tout juste rentré de formation en Russie, le colonel Malick Diaw, commandant adjoint de la zone militaire de Kati, le colonel Alpha Yaya Sangaré, commandant de la région de gendarmerie de Bamako et le colonel-major Ismaël Wagué, visiblement à l'origine de ce coup d'Etat, ont réitéré leur volonté de mettre en place une transition politique civile. 

"Il est difficile de donner des noms pour l'instant, mais le Colonel-major Ismaël Wagué a promis de mettre un civil à la tête du comité", rappellait le correspondant de la DW Mahamadou Kane lors du journal de 17hTU de ce mercredi 19 août.

Pressions internationales

Les soldats putschistes sont sous pression internationale depuis 24h. L'UA a suspendu le Mali "jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel" et demandé "la libération du président (Ibrahim) Boubacar Keita, du Premier ministre et des autres responsables du gouvernement arrêtés par la force par l'armée". La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui avait récemment tenté une médiation, a également suspendu le Mali. 

Lire aussi → Mali : "Pour nous, de la médiation de la Cédéao, c'est une déception"

Les dirigeants européens, réunis à l'origine pour un sommet extraordinaire consacré à la situation en Biélorussie, ont réclamé la libération "immédiate" des dirigeants arrêtés et un "retour immédiat de l'état de droit". Dans le même temps les Etats-Unis condamnaient eux fermement une "mutinerie", réclamant que la "liberté et la sécurité des dirigeants maliens et de leurs familles soient assurées".

Le président Keïta et le chef du gouvernement, Boubou Cissé, seraient ce mercredi soir toujours au camp militaire de Kati, mais les auteurs du coup d'Etat n'ont fait aucun commentaire sur ce point.

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