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Les relations avec Moscou sont "au plus bas"

5 février 2021

Ce sont les mots de Joseph Borell, le chef de la diplomatie européenne en visite à Moscou, alors que l'affaire Navalny continue à irriter Bruxelles.

Joseph Borell (à gauche) lors de sa conférence de presse avec Serguei Lavrov
Joseph Borell (à gauche) lors de sa conférence de presse avec Serguei LavrovImage : Russian Foreign Ministry/REUTERS

Le dossier de l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny continue à irriter Bruxelles. Pour le moment, Joseph Borell n’a pas évoqué de nouvelles sanctions car le sujet divise en Europe. L'UE appelle certes à la libération immédiate de l’opposant, mais au-delà des paroles, comment faire pression ?

L'un des moyens évoqué est le projet de gazoduc Nord Stream 2entre la Russie et l’Allemagne, dont certains Etats européens voudraient se servir comme levier contre Moscou.

Sur les près de 1.200 kilomètres de pipeline à construire, ils n’en manquent plus que 150. Pour Moscou, c’est un projet phare.

La Russie exporte 80% de son gaz vers l’Union européenne et ce gazoduc sous-marin lui permettrait de contourner l’Ukraine. 

Dilemme

Alors la France notamment, qui n’utilise que peu de gaz dans son mix énergétique, appelle à abandonner le projet pour frapper Vladimir Poutine au portefeuille. 

Pour l’Allemagne, c’est un dilemme. Difficile de renoncer à cette source d’approvisionnement. La Russie représente son premier fournisseur de gaz.
Angela Merkel a rappelé ce vendredi que la position de l’Allemagne n’avait pas changée, alors qu'elle participait avec Emmanuel Macron à un conseil de Défense franco-allemand.

Comme le souligne la Süddeutsche Zeitung, si le moteur européen franco-allemand n’a pas lâché pendant la pandémie, "en matière de politique extérieure et de sécurité, c’est plus compliqué".

Angela Merkel et Emmanuel Macron lors de leur conférence de presse commune au Conseil de défense franco-allemandImage : John Macdougall/AFP/dpa/picture alliance

A voir ce que pourait advenir de la proposition de Norbert Röttgen, le président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, qui demandait ce vendredi un moratoire sur le chantier, le temps de renouer avec de meilleures relations avec Moscou.

Deux camps

Plus largement, c’est toute l’Europe qui est divisée sur ce projet. Certes, Joseph Borell, le chef de la diplomatie européenne, a assuré à la fin de l’année dernière que Nord Stream 2 était une affaire allemande et que son avenir était entre les mains de Berlin.

Le tracé de Nord Stream 2 permet de ne passer par aucun autre pays pour relier directement la Russie à l'Allemagne

Mais le Parlement européen a à de multiples reprises appelé à la fin de Nord Stream 2, au nom de l’indépendance vis à vis d’une Russie peu regardante en matière de droits de l’homme et qui pourrait s’en servir comme une arme géostratégique.

La Pologne ou encore la Lituanie y sont aussi opposés. Finalement, seuls les Pays-Bas et l’Autriche soutiennent l’Allemagne. Dans ces deux pays, se trouvent en effet les sièges d’entreprises participant au projet.

Joseph Borell (à gauche) lors de sa conférence de presse avec Serguei LavrovImage : Russian Foreign Ministry/REUTERS
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