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Les Sénégalais restent attachés à la démocratie

Robert Adé
20 novembre 2024

Malgré la tension préélectorale, le bon déroulement des législatives a une fois encore montré que les Sénégalais adhèrent aux valeurs démocratiques.

Senegal Dakar | Pressekonferenz - Bassirou Diomaye Faye
Image : Mosa'ab Elshamy/AP/picture alliance

Ni les heurts entre partisans des différents partis, ni les appels à la violence du Premier ministre Ousmane Sonko, ont pu entamer la sagesse démocratique du peuple sénégalais. 

En l’espace de six mois, les électeurs ont élu, dans le calme, le président Bassirou Diomaye Faye et ils viennent de lui accorder ce qui semble être une large majorité parlementaire à l’issue des élections législatives de dimanche dernier. 

Une tradition au Sénégal

Pour Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum Social au Sénégal, c’est une tradition au Sénégal.

"Les Sénégalais ont toujours voté, nonobstant les discours, les attitudes et les actes de violence que la classe politique commettrait ou pourrait continuer à commettre. A l’heure de voter, ils sortent calmement de leur maison pour aller voter et rentrer sans quelque chose qui pourrait entacher cet acte de vote", estime Mamadou Mignane Diouf.

Les électeurs ont donné au Pastef les trois quarts des sièges de l'Assemblée nationale Image : John Wessels/AFP

"Un nouveau type de Parlement"

La large majorité qui s’annonce à l’Assemblée nationale pour le Pastef, le parti au pouvoir, n’est toutefois pas un chèque en blanc pour Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement, assure Ibrahima Aïdara, directeur du département des politiques publiques du Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs de l’Université Saint-Louis.

"Heureusement que l’opposition va être représentée dans le nouveau Parlement, même si c’est une représentation faible. En donnant la majorité au parti au pouvoir, les Sénégalais s’attendent à un nouveau type de Parlement. Les Sénégalais ne veulent plus de ce Parlement majoritaire mécanique qui, sans réfléchir, valide n’importe quelle politique publique proposée par le pouvoir exécutif", estime Ibrahima Aïdara.

Les jeunes sont les principaux acteurs de cette nouvelle dynamique politique. Si leurs attentes ne sont pas satisfaites, prévient le coordonnateur du Forum social, Mamadou Mignane Diouf, il faudra alors s’attendre à des réactions de mécontentement de la jeunesse.

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais