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Les Tanzaniens aux urnes sur fond de privation de liberté

Georges Ibrahim Tounkara
28 octobre 2020

Les Tanzaniens sont aux urnes dans un pays où le président sortant est accusé de dérives autoritaires. John Magufuli, est candidat à sa propre succession. Face à lui, quatorze autres candidats.

Une tanzanienne accomplissant son devoir civique ce 28 octobre à Dar es Sala
Image : Said Khamis/DW

Quatorze candidats face à John Magufuli, celui que de nombreux Tanzaniens appellent “Tingatinga”, “le Bulldozer”, en swahili. Ce surnom, John Magufuli en a hérité juste avant son accession à la présidence en 2015.

Le Bulldozer, en raison de sa détermination à lutter contre la corruption alors qu’il était à la tête du ministère des Travaux publics. Mais en cinq ans de pouvoir, certains Tanzaniens estiment aussi que John Magufuli a détruit une partie des libertés du pays.

Un président sortant très désavoué

L’opposition, L'Eglise catholique ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme se montrent très critiques à l’égard du président sortant qu’ils accusent de violer les principes démocratiques et de mettre en péril l'unité nationale.

Le président John Magufuli (en vert) et son principal challenger Tundu Lissu (en blanc).

Concernant le bilan du président tanzanien, Daniel El-Noshokaty, le directeur de la Konrad-Adenauer Stiftung à Dar es Salam, estime que peu de choses positives sont à retenir.

"Après d’intenses réflexions, je n’ai pas vu ce qu’il a fait de concret et de positif à part le fait d’avoir essayé de redonner confiance aux Tanzaniens".

Le principal challenger de John Magufuli, 60 ans, est sans doute Tundu Lissu, 52 ans, avocat et leader du parti d'opposition Chadema. 

Tundu Lissu est rentré au pays en juillet dernier après trois années d'exil durant lesquelles il a soigné plusieurs blessures par balles, subies en 2017 lors de ce qu'il a dénoncé comme une tentative d'assassinat politique. 

Opposition divisée

"Les élections en Tanzanie ne servent qu'à donner l'apparence de la démocratie" (Daniel El-Noshokaty)

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Avec 14 candidats, l’opposition part en ordre dispersé. Un atout sans doute pour le président sortant. Daniel El-Noshokaty estime ainsi que c’est une élection jouée d’avance.

"Les élections en Tanzanie ne sont pas libres, justes et transparentes. Elles ne servent qu'à donner l'apparence de la démocratie. Le président veut une majorité écrasante et il l'obtiendra".

En juillet dernier, le président Magufuli avait ainsi déclaré que son parti, Chama Cha Mapinduzi, resterait "au pouvoir pour l'éternité". Les Tanzaniens doivent également élire leurs députés et leurs conseillers locaux.

 

 

 

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle