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Economie

Les transferts d'argent souffrent des effets du coronavirus

16 avril 2020

Agences de transfert de fonds fermées, baisse de l'activité : le soutien financier des proches en Afrique se complique.

En 2019, les envois de fonds à destination de l'Afrique ont atteint 48 milliards de dollars
En 2019, les envois de fonds à destination de l'Afrique ont atteint 48 milliards de dollarsImage : AFP/A. Tzortzinis

"La famille ne compte que sur nous là-bas" (un Guinéen vivant à Paris)

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Ibrahima Bah vit à Paris où il travaille dans l’hôtellerie et la restauration pour faire vivre sa femme et leurs trois enfants. Mais avec les mesures de confinement imposées par les autorités françaises, les restaurants sont fermés depuis plusieurs semaines. Avec des revenus amoindris, le Guinéen de 47 ans ne peut plus envoyer d’argent à ses quatre sœurs qui vivent à Conakry :

"Avec le confinement c’est très compliqué pour nous. Il y a les appels de la famille en Afrique et on n'a pas de solution sans travail. On ne peut pas sortir avec le confinement. C’est tellement compliqué ici. Et la famille ne compte que sur nous là-bas."

Confinement et baisse des revenus

En plus du manque de travail et de la baisse des revenus, les Africains de la diaspora sont aussi confrontés à la fermeture des agences spécialisées dans le transfert d’argent en Afrique. 

C’est le cas par exemple en Belgique. Rama Ousmane vit à Bruxelles. Elle explique qu’il faut faire la queue pendant des heures devant les agences encore ouvertes pour envoyer de l’argent à sa famille :

"Depuis un certains moments c’est difficile d’envoyer de l’argent vers l'Afrique. Avant, on le faisait avec Western Union, Ria ou Money Gram mais depuis quelques temps c’est difficile de trouver des banques ouvertes. Elles sont pratiquement toutes fermées. On se demande comment faire. On attend pour trouver une solution."

Comme ici à Milan, les magasins et restaurant sont fermés, ce qui représente pour beaucoup une baisse de revenusImage : Reuters/M. Silvestri

D'autres moyens de transfert

En attendant la réouverture des agences comme Money Gram, Ria ou Western Union, les Africains de la diaspora qui peuvent encore envoyer de l’argent à leurs familles utilisent d’autres canaux comme la soeur de Djibo qui vit à Marseille dans le sud de la France :

"Ma sœur qui vit en France voulait envoyer de l’argent à notre mère pour les préparatifs du ramadan. Elle a remis l’argent à un intermédiaire qui vit en France plus précisément à Marseille. Celui-ci m’a contacté et m’a donné des instructions. Je suis allé récupérer l’argent au grand marché chez son cousin ici à Niamey. C’est vraiment compliqué avec le Covid-19."

 

La diaspora nécessaire au développement de l'Afrique

Selon la Banque mondiale, en 2019, les envois de fonds à destination du continent ont atteint 48 milliards de dollars, soit deux milliards de plus que l'année précédente. 

Mais à quelques jours du ramadan, les mesures de restriction et le travail partiel pourraient porter un sérieux coup à la générosité des Africains de la diaspora envers le continent. A ceci s’ajoutent les coûts encore élevés des opérations de transfert d'argent.

"La famille ne compte que sur nous là-bas" (un Guinéen vivant à Paris)

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