Les uns disparaissent, les autres arrivent
18 avril 2011Pour la Süddeutsche Zeitung, si le parti populiste et eurosceptique des Vrais Finlandais a eu autant de succès, c'est en grande partie la faute du reste de la classe politique, dont le comportement ces dernières années est loin d'être des plus reluisants. Lorsque l'on considère notamment le rapport douteux qu'entretiennent les différents partis politiques avec l'argent, on comprend mieux pourquoi les Vrais Finlandais n'ont eu aucun mal à récolter des voix.
En Une de ce même journal, on trouve également la photo de Raul Castro qui préside jusqu'à demain le congrès du Parti communiste cubain. A 79 ans, le frère de Fidel s'est prononcé en faveur d'un rajeunissement des cadres du parti. Mais pour le quotidien, il est peu probable que cela suffise pour assurer la survie du régime.
A propos de survie, die Welt s'interesse à celle des dictateurs de la trempe du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, du président yéménite Ali Abdullah Saleh ou de son ancien homologue ivoirien Laurent Gbagbo. Ces trois hommes ont régné ou règnent encore de manière toute-puissante sur leurs pays. Les stratégies élaborées pour les conduire à abandonner le pouvoir posent une série de questions cruciales, selon le journal : comment se débarrasse-t-on d'un dictateur ? Peut-on lui proposer un exil doré chez un autre tyran africain ou latino-américain alors que sa place est devant la Cour pénale internationale de La Haye ? Peut-on s'imaginer qu'un dictateur s'en sorte sans dommage parce qu'avant de penser à le punir, il faut penser à mettre un terme au massacre ? Dans le cas de la Libye, la réponse est oui, conclut le quotidien.
Die Tageszeitung revient sur la manifestation organisée dimanche dans plusieurs grandes villes du monde, en faveur de la libération de l'artiste contestataire chinois Ai Weiwei. Si le journal tire son chapeau aux personnes qui se sont mobilisées, notamment à Berlin, il critique en revanche la classe politique allemande, bien trop silencieuse à son goût. Les partis politiques et le gouvernement ont certes donné de la voix pour réclamer la libération d'Ai Weiwei. Mais lorsqu'il s'agit d'en faire plus, là il n'y a plus personne. Et le quotidien décerne à la politique du gouvernement en matière de droits de l'Homme, le prix du silence tonitruant.
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Marie-Ange Pioerron