Les vuvuzelas sont prêtes à bourdonner
11 juin 2010Une vuvuzela, prise toute seule, sonne un peu comme le cri d'amour d'un éléphant ou les rugissements de colère d'un taureau. Dans un stade, on croirait plutôt entendre un essaim d'abeilles. Cette longue trompe, assez fine, a fait son apparition dans les stades sud-africains au cours des années quatre-vingt dix. Pas un match aujourd'hui, sans le bourdonnement caractéristique des vuvuzelas. Comme l'explique Clinton Currie :
"Pour moi personnellement, je dirais que ça représente notre pays et qui nous sommes. Le football africain est bruyant, en particulier en Afrique du Sud, c'est un sport bruyant. Nous sommes des gens bruyants en fait. Donc c'est ce que ça représente pour moi. C'est quelque chose de vraiment typiquement sud-africain."
Clinton Currie habite à Johannesburg. Il ne rate jamais une occasion d'aller au stade avec son fils et bien entendu, ils emportent avec eux une vuvuzela. Il y a un an, Currie a lancé sa propre entreprise de vuvuzelas.
"Les vuvuzelas étaient seulement d'une seule couleur, et personne ne les décoraient, alors j'ai eu cette idée d'imprimer des couleurs sur les vuvuzelas."
Populaires mais bruyantes
L'idée a tellement bien pris que Currie et ses collègues ont décoré près d'un million de vuvuzelas avant cette Coupe du monde, le motif le plus commun étant bien sûr le drapeau sud-africain.
A côté de ces trompes en plastique, produites en masse, il y a aussi de véritables petites oeuvres d'art, comme celles vendues par Theresa Granger, dans un magasin de souvenirs du Cap.
"Celui-ci est très beau. Il y a du blanc, du bleu, du rouge, du jaune... toutes ces couleurs. Et il y a le nom de la personne qui l'a peint."
Les vuvuzelas de Theresa peuvent coûter jusqu'à 100 euros, contre 6 euros environ pour les modèles en plastique. Elle en vend tout de même une vingtaine par semaine. Les clients brésiliens les apprécient beaucoup.
Mais les vuvuzelas ne font pas l'unanimité. On a même envisagé de les bannir des stades de la Coupe du monde, car leur bruit intimiderait, paraît-il, les équipes européennes. La Fifa a finalement jugé qu'ils faisaient partie de la fête.
Auteurs : Katrin Gänsler / Sébastien Martineau
Édition :Carine Debrabandère