Les Yéménites affamés, malgré le cessez-le-feu
17 janvier 2019Deuxième journée consécutive de pourparlers inter-yéménites à Amman. Des représentants du gouvernement et de la rébellion houthis discutent de la mise en application d’un échange de 15.000 prisonniers convenu en Suède, en décembre dernier.
Pendant ce temps, la crise humanitaire s’aggrave de jour en jour.
Renforcer le cessez-le-feu
La rencontre de Jordanie devait fixer les modalités de l’échange de prisonniers, sous l'égide du médiateur de l’ONU, Martin Griffiths.
Un cessez-le-feu est en vigueur dans la ville portuaire de Hodeida et ses alentours. C’est en effet par là que transitent 80% des vivres, des médicaments et du carburant à destination des Yéménites.
Mais sur le terrain, la violence est quotidienne. Martin Griffiths reproche aux deux parties belligérantes de briser la trêve partielle décrétée à Stockholm.
"Un désastre humanitaire"
Le gouvernement allemand s’engage pour sa part à soutenir le processus de paix comme l’a expliqué Heiko Maas, le chef de la diplomatie, lors d’une conférence internationale, hier, à Berlin.
"Un désastre humanitaire menace le Yémen si nous ne parvenons pas à mettre fin à cette guerre. Le gouvernement allemand sera le premier donateur d’un fonds géré par la coordinatrice onusienne Lise Grande. Nous allons verser 4,5 millions d’euros dans l’espoir que d’autres suivront notre exemple."
Dans son rapport annuel, Human Rights Watch parle de "civils bombardés, mitraillés, affamés", de nombreux cas de torture.
Une situation qui ne cesse de se détériorer depuis que le conflit a pris de l’ampleur, en 2015.
Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, s'inquiète de la "pire catastrophe humanitaire au monde. La coalition emmenée par les Saoudiens bombarde et soumet les civils à des blocus. Des millions de personnes sont menacées par la famine."
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité, mercredi, la résolution 2452 qui scelle l’envoi de 75 observateurs civils au Yémen pour six mois.
Ceux-ci doivent renforcer la quinzaine déjà sur place pour superviser le cessez-le-feu.