L'espionnage entre amis
10 juillet 2014On s'espionne entre pays amis, c'est ainsi, constate Die Welt. Même Israël espionne les États-Unis, et vice versa. La fin de la guerre froide a changé la figure de l'ennemi mais pas la méthode. Aujourd'hui, il n'y a plus de frontière entre l'Est et l'Ouest, et l'ennemi est partout, c'est un ami, un diplomate, un partenaire d'affaires. C'est pourquoi c'est si déroutant et complexe, souligne le journal. Et même si l'Allemagne et les États-Unis sont alliés, on se croit revenir à la période de la guerre froide. Les services secrets allemands sont espionnés par l'agence de sécurité américaine : cela reflète mal le professionnalisme de ces deux services, estime le journal. Car les taupes ont l'air d'être bon marché et d'avoir agi en dilettante, juge Die Welt.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Berlin ne devrait pas crier des cris d'orfraie. Ce n'est pas comme si le gouvernement allemand avait juré, lui, de ne jamais espionner ses pays amis et ce, peu importe les circonstances, écrit le journal. Alors qu'est négocié en ce moment le traité de libre échange entre l'Europe et les États-Unis, il ne faudrait certes pas le signer aveuglément. Mais il ne faudrait pas le rejeter en bloc, au prétexte de cette crise.
Une guerre au Proche-Orient
La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque aussi la situation au Proche-Orient. Rarement elle n'a été aussi désespérée, assure le quotidien. Israël parle seulement d'une opération militaire, en réalité, il s'agit d'une guerre contre le Hamas et ses alliés dans la bande de Gaza, estime la FAZ.
Pour la Süddeutsche Zeitung, l'escalade vient aussi de l'absence de contact entre le Hamas et les Occidentaux, Américains et Européens en tête. L'organisation étant classée comme terroriste. L'Égypte d'Abdel Fattah al Sissi la considère comme un ennemi, alors que ses prédécesseurs avaient réussi à jouer les médiateurs. Un cran peut encore être atteint si l'armée israélienne pénètre à Gaza : il y aura alors encore plus de victimes civiles.