Depuis plusieurs semaines, le Togo fait face à des coupures fréquentes d'électricité, aussi bien dans la capitale Lomé que dans plusieurs villes de l'intérieur du pays. Ces coupures ne sont toutefois pas inédites, elles interviennent chaque année. Mais leur multiplication exaspère les Togolais et a des conséquences négatives sur les activités économiques, notamment celles des commerçants et des artisans. 

"Les coupures de courant nous dérangent beaucoup", explique Bernadette Djobo, vendeuse de produits congelés. "Chaque jour, ils coupent le courant, ce qui fait que nos activités ne marchent plus."

La plupart des commerçants ou des particuliers n'ont pas les moyens de se procurer un groupe électrogène et de financer le carburant nécessaire à son fonctionnement. Même les panneaux solaires sont encore réservés à une minorité. Or, les coupures laissent des quartiers entiers dans le noir pendant plusieurs heures.

Mauvais pour les affaires

"Ils coupent parfois le matin pour remettre cela le soir", témoigne encore Bernadette Djobo. "C'est difficile", affirme de son côté Jean-Marie. "D'abord, vous perdez des clients, ensuite vos affaires baissent."

Les délestages perturbent donc beaucoup les activités commerciales, mais aussi la qualité de vie. Jean-Marie Name possède une boutique d'impression et de mise en page de documents à Lomé.

"Nous vivons difficilement les délestages. Quand il y a des coupures, ça dérange, surtout que c'est une période de chaleur. Le souhait des Togolais, c'est d'être dans de bonnes conditions. Voilà, nous vivons ce délestage, ça nous pose énormément de problèmes." 

Pas de solution en vue

Les coupures d'électricité ne sont pas nouvelles à Lomé, ou ailleurs dans le pays. Pourtant, Mila Aziable, la ministre togolaise de l'Energie, assure que cette fois, elles sont dues à une situation exceptionnelle : 

"Des travaux d'envergure sur les infrastructures de transport au Nigeria ont accentué le déficit de production de gaz. Cela a malheureusement eu des répercussions sur sa production d'électricité. La conséquence est sans équivoque : moins de gaz, moins d'électricité pour les quatre pays" [Nigeria, Bénin, Togo et Ghana, NDLR].

Les Togolais espèrent que des solutions seront rapidement trouvées, mais les autorités n'ont annoncé pour l'instant aucune mesure précise, à part un plan de rationnement par zone.