Libérer le potentiel de la Somalie
28 juillet 2011« Une honte », titre Die Welt. On se demande comment une telle catastrophe est encore possible au XXIème siècle. Dans les années 80 et 90, l'image de l'Afrique qui dominait dans les nations industrialisées était celle d'un continent appauvri, figé, en souffrance, hanté par les sécheresses et les despotes et en attente d'une aide généreuse venue du Nord.
Mais pour le quotidien, le débat a évolué. De nombreux pays africains sont en plein essor. Pourtant, il faut maintenant aider, et vite, cette région de famine. Mais l'aide doit s'accompagner de pressions politiques, pour convaincre les gouvernements locaux que seule une agriculture durable peut constituer une véritable digue contre la faim.
La Somalie, on l'oublie souvent en raison des images quotidiennes de la famine dans les médias internationaux, est en fait un pays exportateur d'aliments, rappelle die tageszeitung. L'an passé, plus de quatre millions de têtes de bétail ont été vendues par la Somalie dans le monde arabe. Et, même aujourd'hui, les régions affamées du sud continuent à livrer du sucre et du riz aux pays voisins. La spirale de la pauvreté ne peut pas être inversée par des livraisons gratuites d'aide alimentaire, au contraire. Il faut que la mobilisation internationale contre la faim se fixe comme objectif de libérer la force productive de la Somalie.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung choisit de revenir sur le conflit israélo-palestinien. Et le quotidien d'observer : le Soudan du Sud vient de montrer aux Palestiniens comme tout peut aller vite. Cinq jours après sa sécession de la partie nord du pays, le Soudan du Sud est entré aux Nations unies comme le 193e Etat membre. Israël et l'Allemagne ont fait partie des premiers à reconnaître le nouveau pays, bien que sur place, on trouve peu de traces d'un véritable Etat.
En septembre, les Palestiniens veulent eux-aussi obtenir leur propre Etat... et ils vont échouer, pronostique la FAZ. Pourtant, en comparaison du Soudan du Sud, la Cisjordanie est une nation développée, avec une administration efficace et une police fiable. Mais le gouvernement allemand et les Etats-Unis ont déjà annoncé qu'ils stopperaient le rêve palestinien au Conseil de sécurité, un rêve qu'ils ont nourri à coups de milliards de dollars. Et le journal conclut : si cet automne, on ne trouve pas une solution à deux Etats, Européens et Américains devront se demander ce qu'ils font encore au Moyen-Orient.
Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Fréjus Quenum