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Libye : la difficile recherche des migrants disparus

22 septembre 2023

Après les inondations qui ont dévasté l'est du pays, les recherches se poursuivent pour retrouver les milliers de disparus dont beaucoup sont des migrants.

Un homme assis sur des ruines à Derna
Les inondations ont été provoquées par l'effondrement de deux barrages en amont de Derna après le passage dévastateur de la tempête Daniel.Image : KARIM SAHIB/AFP

Depuis la terrible nuit du 10 septembre, Aisha al-Imam n'a plus aucune nouvelle de son fils aîné. Il était censé se marier dans deux mois et s'était rendu en Libye pour gagner un peu d'argent sur des chantiers de construction. C'est ce que raconte sa mère, au téléphone, entre deux sanglots.

Originaire de Beni Suef, l'une des régions les plus pauvres d'Egypte, elle relate que dans son village, aucun foyer n'a été épargné par la catastrophe en Libye. Jusqu'à présent, environ 250 Egyptiens morts ont pu être identifiés par les autorités libyennes. La moitié d'entre eux viennent du seul village de Nazlet el-Sharif.

Mais l'Egypte n'est pas le seul pays qui compte ses morts.

Au moins 10% des victimes d'origine étrangère

Avant les inondations causées par la tempête Daniel, l'OIM, l'Organisation internationale pour les migrations, estimait à plus de 230.000 le nombre de migrants vivant dans l'est de la Libye.

Le bilan de la catastrophe est, lui, sans cesse revu à la hausse : actuellement, les victimes identifiées comme non libyennes représenteraient environ 10% de la totalité des victimes : des Soudanais, des Syriens, des Bangladais. De nombreux ressortissants d'autres pays sont également portés disparus.

Selon le dernier bilan officiel provisoire communiqué mardi soir (19.9.2023) par le ministère libyen de la Santé de l'Est, les inondations ont fait plus de 3.350 morts.

La Libye point de passage vers l'Europe

Pour ce qui est des personnes déplacées – elles sont déjà plus de 43.000 selon l'Onu qui ne fait pas la distinction entre les Libyens et les non-Libyens. Pour l'heure, la priorité des priorités est de toute façon humanitaire, explique un représentant de l'OIM.

Avant les inondations, l'organisation avait répertorié des étrangers venant du Tchad, d'Egypte, du Soudan, de Syrie ou encore du Niger. La plupart d'entre eux sont jeunes - entre 18 et 30 ans - et essayent de gagner de l'argent, souvent illégalement, dans un pays riche en pétrole mais politiquement instable. D'autres ne font que séjourner en Libye et espère rejoindre l'Europe. 

Toujours avant les inondations, l'organisation Human Rights Watchavait par ailleurs fait part de ses inquiétudes concernant le traitement inhumain des migrants en Libye. La catastrophe rend leur situation encore plus précaire, prévient HRW.

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