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L'Inde limite ses exportations de riz vers l'Afrique

Etienne Gatanazi
12 octobre 2022

Plusieurs pays africains importateurs du riz venant d'Inde, dont le Sénégal, sont touchés par cette décision. New Dehli invoque la sécheresse importante.

Un groupe d'agricultrices dans une rizière
Le Sénégal est touché de plein fouet par les restrictions de l’Inde sur l’exportation de riz Image : picture alliance/Godong

Il s'agit d'une limitation d'importation de différents types de riz, notamment aussi les brisures de cette céréale que le Sénégal importe massivement. Sur la campagne 2021-2022,  le Sénégal a importé d'Inde un million de tonnes de riz, ce qui montre l'énorme dépendance de ce pays.  

Les régions indiennes qui produisent du riz sont confrontées à une sécheresse importante, ce qui a poussé New Delhi à prendre cette décision de restreindre ses exportations.  

Les premiers avertissements

Les pays concernés ont été avisés au mois de mai et depuis, ils n’ont pas encore trouvé d’alternative durable. 

Momath Cissé, vice-président de l'association des consommateurs du Sénégal estime que "la production locale est en train d'être transformée mais qu'elle ne peut qu'assurer une couverture de trois mois."

Le Bénin importe pour sa part d’Inde 75%  du riz consommé dans le pays. Mais il y a un autre problème : une partie des importations est détournée illégalement vers le Nigeria et le Burkina Faso.  

La Casamance est la première région productrice de riz au SénégalImage : John Wessels/AFP/Getty Images

La mesure devrait éveiller les esprits

Mais avec la mesure annoncée par New Delhi, certaines habitudes devront disparaître et le marché local béninois sera obligé de réduire sa consommation. Honorat Satoguina, un analyste économique béninois :

"Peut-être que cela va être une opportunité dans la mesure où le riz local, qui a souvent été délaissé, sera prisé par les consommateurs parce que l'autre riz étant touché, le marché, la demande locale, vont s'intéresser au riz qui est disponible." 

A part la consommation qui risque d'être réduite, Momath Cissé isnsiste sur le fait qu'"on ne peut pas arriver à l'autosuffisance avec une monoculture, c'est-à-dire cultiver une fois dans l'année, alors qu'il y a des terres et qu'il y a de l'eau." 

D'autres pays comme la Côte d’Ivoire seront obligés de doubler leur production nationale. Pour le moment, ce pays produit un million de tonnes de riz par an mais pour satisfaire les consommateurs ivoiriens, il lui faut au moins en importer autant.