L'imminence d'une crise financière majeure
27 août 2019C’est la Süddeutsche Zeitung qui, sur un ton alarmiste, prévient de la menace d’une crise financière majeure. Et ce, dès l’an prochain.
A la différence de celle de 2008 où les politiciens et les banquiers ont été complètement surpris par la force des turbulences, la prochaine crise est connue de tous depuis quelques mois, note le journal de Munich.
"L’effondrement économique serait donc comme une descente lente et volontaire dans une fosse aux serpents". Et cet état d’avant-crise est dû en grande partie à la politique commerciale agressive de Donald Trump qui se croit au-dessus des règles économiques de base.
Mais la mauvaise gestion de l'industrie automobile allemande, le chaos politique au Royaume-Uni et en Italie sont d’autres raisons, selon la Süddeutsche Zeitung, qui vont faciliter la prochaine récession.
Ce n’est pas fini. Le quotidien prédit même une crise plus grave que celle de 2008. Et pour cause : la désintégration de l’Europe.
"L'Allemagne et la France, qui ont été le moteur de l'intégration, sont en désaccord sur des questions clés, tandis que le Royaume-Uni et l'Italie sont en train de se détruire. La situation pourrait donc être plus critique qu'en 2008, lorsqu'il ne faisait aucun doute que les grandes nations économiques seraient prêtes à coopérer", conclut le journal de Munich.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’intéresse de son côté à la posture des Occidentaux, après le sommet du G7.
Selon la Faz, les Européens ont fait bonne figure. Le président Macron a réussi par exemple à sortir de la spirale d'escalade dans laquelle Donald Trump avait conduit les Européens avec sa politique iranienne.
Grâce à lui, note le quotidien de Francfort, les Européens ont pris l'initiative.
"Les intérêts européens ont également été défendus dans la crise ukrainienne", poursuit le journal, rappelant qu’une réunion devant réunir Russes et Ukrainiens est prévue en Normandie fin septembre, sous l’impulsion de Macron et de Merkel.
Trump va-t-il rencontrer Rohani ?
Les éditorialistes allemands se sont penchés également sur le dossier de l'Iran, après que le président Donald Trump a jugé possible une rencontre avec son homologue iranien, lors du sommet du G7.
"Il serait difficile d'imaginer que les architectes de la stratégie iranienne à Washington, qui sont considérés comme des ennemis déclarés de la République islamique, puissent donner un répit à l'Iran", analyse la Tageszeitung, qui ajoute : "Ceux qui sont au pouvoir à Téhéran préfèrent mettre le feu à toute la région plutôt que de capituler et d'accepter les exigences américaines".
Même constat pour l’éditorialiste de la Ausgburger Allgemeine. "Donald Trump n’infléchira pas sa politique de sanctions simplement parce que l’UE continue à se concentrer sur le dialogue", martèle le journal pour conclure.