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La coalition gouvernementale perplexe face à l'AfD

Philippe Pognan2 février 2016

Un parti dont les thèses populistes inquiètent la coalition au pouvoir à Berlin, les conservateurs de la CDU/CSU et les sociaux démocrates du SPD.

Afd Bundesparteitag in Hannover
Frauke Petry, présidente de l'AfDImage : picture-alliance/dpa/J. Stratenschulte

Tous les responsables politiques condamnent unanimement ce parti xénophobe, mais certains au sein du gouvernement formulent à leur tour des propositions restrictives sur le dossier migratoire. Une thématique largement commentée dans les journaux allemands.

Aujourd'hui, l'AfD recueille 12% des voix, selon les sondages, et la CDU et le SPD paniquent, relève la taz, die tageszeitung. La coalition gouvernementale ne veut toujours pas se prononcer en faveur d'une solution fixant des contingents de réfugiés qui aillent de pair avec une intégration sans réserves des hommes et des femmes accueillis dans le cadre de tels contingents. Au lieu de cela, certains dirigeants commencent eux-mêmes à puiser dans l'arsenal populiste. La ministre du Travail, la sociale-démocrate Andrea Nahles évoque une réduction des allocations pour les réfugiés qui refuseraient de s'intégrer ! Comme si les Syriens qui arrivent chez nous ne voulaient pas trouver de travail ! La Ministre-Présidente de l'Etat régional de Rhénanie du Nord -Westphalie, Hannelore Kraft, elle aussi sociale-démocrate, veut imposer aux réfugiés un devoir de résidence dans un périmètre déterminé. Et la chancelière conservatrice Angela Merkel, veut, elle, que les réfugiés syriens retournent chez eux une fois la guerre terminée. Ce sont là des déclarations dénuées de toute pertinence de la part d'un gouvernement fédéral qui ne sait plus quoi faire, pendant que l'AfD marche en direction des 15 %, conclut le quotidien berlinois…

Hannelore Kraft, la Ministre-présidente (social-démocrate) de l'Etat régional de Rhénanie du Nord-WestphalieImage : picture-alliance/dpa/F. Gambarini
Andrea Nahles (SPD), ministre allemande du Travail et des Affaires socialesImage : picture alliance/dpa/M. Gambarini

Le quotidien de Lunebourg Die Landeszeitung évoque une autre déclaration critiquable, celle du ministre allemand de l‘Intérieur, Thomas de Maizière qui veut lui rapatrier les Afghans dont la demande d'asile a été déboutée. Naturellement seulement dans les régions sûres en Afghanistan. Elles risquent d‘être difficiles à trouver ! souligne le journal qui conclut sur un ton un tant soit peu ironique : pour de nombreux réfugiés la seule question est de savoir quand ils seront expulsés: après ou avant d'avoir été intégrés? "

Thomas de Maizière, ministre allemand de l'IntérieurImage : Imago/Mauersberger

„Le processus de délivrance d'asile dure toujours une éternité, critique la Frankfurter Rundschau. En outre, les nouveaux arrivants sont condamnés à l'oisiveté. On n'entend plus du tout parler du programme de 100. 000 emplois subventionnés pour réfugiés annoncé il y a deux mois déjà par la ministre du Travail Andrea Nahles. De même, d'autres propositions intelligentes faites pour accélérer l'intégration avec un contrat de travail d'un an et des aides à l'intégration des agences pour l'emploi, dorment toujours dans des tiroirs. Les offres de cours de langue allemande sont encore en nombre très insuffisant. Le SPD et la ministre du Travail ne sont pas les seuls fautifs, l'alliance conservatrice CDU/CSU a aussi sa part de responsabilité, mais cela ne change rien au diagnostique", souligne le journal de Francfort.

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