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L'influence de Londres est-elle en déclin ?

Jean-Michel Bos12 mars 2013

La taxe sur les transactions financières et le plafonnement des primes des banquiers illustre la perte de savoir-faire des Britanniques dans la défense de leurs intérêts. Menacer de quitter l'UE accroit le malentendu.

Le Premier ministre britannique David Cameron lors du dernier sommet européen, en février 2013
Le Premier ministre britannique David Cameron lors du dernier sommet européenImage : Reuters

Le Royaume-Uni n'est-il pas en train de perdre de son influence et Londres ne se tire-t-il pas une balle dans le pied en menaçant de quitter l'Union européenne ? Le Royaume-Uni a adhéré en 1972 à l'Union européenne mais il faut bien dire que les Britanniques l'ont fait à reculons. Ils s'y sont résolus car il ont compris qu'il valait mieux être à la table des discussions plutôt qu'à écouter aux portes. Les Britanniques se sont même fait une réputation : celle de posséder un véritable savoir-faire pour renverser en leur faveur des négociations qui semblaient très mal engagées.

Mais est-ce que tout cela ne serait pas du passé ? De beaux souvenirs d'une influence perdue qu'on se raconte à l'heure du "tea time" ? Deux récentes décisions viennent en tout cas heurter de plein fouet les intérêts britanniques. Il y a eu tout d'abord la décision prise par 11 États de mettre en place une taxe sur les transactions financières, un impôt qui nuit aux intérêts de la City. Il y a eu aussi le vote par le Parlement européen d'un plafond pour les bonus des banquiers. Par deux fois, les Britanniques ont donc subi un camouflet qui touche directement leurs intérêts nationaux : c'est-à-dire ceux de la place financière de Londres.

La main sur la porte

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a mis en garde Londres contre une sortie de l'UEImage : Reuters

Une déconvenue d'autant plus douloureuse qu'il existe une règle non écrite des pratiques communautaires – le compromis de Luxembourg – qui stipule qu'aucun État membre ne peut être mis en minorité sur des sujets qui touchent à ses intérêts nationaux. On peut en effet se demander si de telles attaques auraient pu se produire contre l'agriculture française ou l'industrie automobile allemande. Est-ce qu'il aurait été possible de faire avaler à Paris et Berlin les couleuvres que Londres vient d'ingurgiter sans protester ?

Deux raisons à ce constat. La première est que la crise est passée par là et personne aujourd'hui en Europe ne peut défendre les banquiers sans risquer la mort politique. Deuxièmement, Londres agace ses partenaires à force de menacer de quitter le cercle de l'Union européenne. C'est cette irritation qui est aujourd'hui perceptible. Ses partenaires indiquent à Londres qu'il faut choisir une bonne fois pour toutes entre rester au sein de l'Union ou en claquer la porte. Ou bien, comme l'a résumé le président du Conseil européen Hermann van Rompuy : Comment peut-on vouloir convaincre ses partenaires dans la salle quand on a la main sur la poignée de la porte ?

Inégalités des genres

La commissaire Viviane Reding souhaite une meilleure représentation des femmes dans les conseils d'administration des entreprisesImage : dapd

Nous allons maintenant parler des femmes. Ou plus précisément des femmes et la crise. La crise économique aggrave la précarité des femmes. Celles-ci ont déjà des salaires moins élevés en moyenne que leurs collègues masculins et des carrières plus interrompues, des parcours mois homogènes. Or, la crise ne fait qu'aggraver ce constat.

La réduction des budgets consacrés notamment aux aides sociales, aux infrastructures en matière scolaire ou de garde d'enfants complique plus encore la combinaison entre vie familiale et vie professionnelle. Ainsi, le seul fait d'avoir un enfant peut ralentir une carrière et se solder par des différences importantes de salaires ensuite. Sur ce point, encore une fois, les femmes sont plus touchées que les hommes.

Alors, pourquoi ce constat et comment y remédier ? On écoute un extrait de la déclaration de l'eurodéputée française Elisabeth Morin-Chartier. Elle est l'auteure d'un rapport consacré à cette question et présenté cette semaine au Parlement européen.

Toujours sur ce même point, la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, Viviane Reding, a rappelé combien l'enjeu des femmes était important et pas seulement en Europe, mais aussi en Afrique et au Maghreb :« Peu importe que ce soit en Tunisie, en Égypte ou en Europe, l'égalité des sexes renforce la démocratie. Elle renforce aussi le développement économique. Et je pense qu'il s'agit non seulement d'une tragédie pour les individus mais aussi une perte pour la société quand nous gaspillons les connaissances et quand nous refusons de rompre les inégalités. Que ce soit en Afrique ou bien en Europe. »

L'argent russe de Chypre

Les 26 milliards de dépôts russes dans les banques chypriotes ont-ils tous une origine légale ?Image : Gina Sanders/Fotolia

L'île de Chypre est membre de l'Union européenne et elle attend depuis juin dernier un plan de sauvetage financier. Le pays a besoin de 17 milliards d'euros pour éviter la faillite. L'équivalent de son produit intérieur brut.

Mais Berlin rechigne encore à payer. Car un rapport des services secrets allemands affirme que l'argent injecté par Bruxelles aurait pour principal effet de sauver les milliards d'euros russes aux origines douteuses, détenus dans les banques chypriotes.

Qu'en est-il sur place et comment les Chypriotes font-ils face à ces accusations ? C'est un reportage à Nicosie de Michel Picard.

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